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20 nov. 2015, 19:35
 FanFic  Lucy
Voici une fanfiction créée par l'équipe du Sale Hasard, le journal de Serpentard. Un chapitre sort par numéro et nous avons décidé de faire partager cette histoire, que nous aimons de plus en plus, ici. C'est un travail d'équipe qui a réuni pas mal de Serpentards jusqu'à présent (Amber J. Hoover, Roxane Moon, Amaëlle Nelly, Caroline Purelune, Mary Grey et Arthur Grimms). On espère que vous allez l'apprécier également !



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Dernière modification par Arthur Grimms le 14 févr. 2017, 17:47, modifié 2 fois.

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Et quand la musique s'arrête, j'ai du mal à rouvrir les yeux.

20 nov. 2015, 19:38
 FanFic  Lucy
[center]Chapitre 1[/center]

Cher journal ? Mon bon...beau journal ? Journal ?... 
Je ne sais par quoi commencer, alors autant faire simple : mon nom est Lucy Serpentard, onze années écoulées. Car ce jour est celui de mon anniversaire, le 13 août. J'ai reçu ce carnet pour l'occasion, mais ne nous perdons pas en détails inutiles. Pour mon physique rien d'extraordinaire, une tignasse couleur de "blé", des yeux d'un acajou passés, une bouille ovale et enfin deux trois tâches de rousseur par-ci par-là. Ni trop grande ni trop petite, pas de quoi en faire un plat en somme. Je ne me décrirais pas en long, en large et en travers, cela n'a pas beaucoup d'intérêt. Retiens donc juste ces quelques informations, ce sera amplement suffisant. 


[1er Septembre]
2 heures, Salle Commune


ℒa Répartition fut un véritable supplice. De A à Z. Voir tous ces élèves passer sous l’œil acéré du Choixpeau, tandis que je restais assise, seule, à la table des Serpentard, me donnait la nausée. Mon père était là, avec ce visage fermé qu’il ne quittait jamais, pas même pour moi, avec à ses côtés les trois autres fondateurs : Godric, Rowena et Helga. Je ne les connaît pas vraiment, mes rapports avec eux ont toujours été excessivement sommaires, plus encore qu’avec mon père, pour dire. Il n’a d’ailleurs pas l’air de s’entendre à merveille avec ses collègues, surtout Gryffondor. 

Pourtant, cet homme a l’air d’avoir de l’esprit, presque autant que lui. Alors pourquoi ? Peut-être est-ce sa hardiesse ridicule, qu’il exhibe fièrement alors qu’il devrait s’en cacher ? Je l’ignore, et je ne veux sûrement pas le savoir. A l’heure où j’écris ces mots, tout ce qui est relatif à mon père me met dans un état impossible, et je n’ai pas envie de noircir ces pages de rancœur comme je l’ai si souvent fait. J’aimerais pourtant, mais malgré toute l’animosité que je ressens envers lui, mon statut de fille (safille) m’empêche purement et simplement de déblatérer des calomnies sur son compte, même si cela me brûle les lèvres. J’ai entamé ce journal pour coucher quelque part mes sentiments, et pourtant il m’est toujours impossible de dire clairement ce que je pense tellement cela me paraît atroce. Avoir une telle opinion de mon propre géniteur me répugne, mais comment faire autrement ? Et puis, qui pourrait aimer cet homme si dur, froid, distant ? Je ne sais si Maman a réussi à déceler une part de bienveillance en lui, mais je n’ai pour ma part réussi qu’à faire de mon père un ennemi. Cela fait bien longtemps que j’ai mis de côté mes regrets pour aller de l’avant ; seulement, à cet instant, l’envie de lui demander, de lui extorquer les secrets qu’elle a emportés dans la tombe me tord l’estomac. 

Pour en revenir à cette soirée, je ne digère toujours pas l’idée d’avoir été répartie automatiquement, sans réflexion préalable, ni même mon accord. Tout s’est déroulé tacitement, je savais où était la place que l’on m’avait attribuée ; mais y en avait-il une autre pour moi, qui m’aurait d’avantage correspondu ? Si on m’avait soumise au regard du Choixpeau, celui-ci m’aurait-il envoyé dans une autre Maison ? Et alors, que se serait-il passé ? Toutes ces questions assiègent mon esprit, mais aucune réponse ne vient éclairer le brouillard dans lequel j’évolue depuis mon arrivée au château. 

Poudlard… Si j’ai pu être éblouie à mon arrivée, tout sentiment de ce genre a disparu. Désormais, ses murs ne représentent plus que la cage dorée où m’a enfermée mon père. Voir mes camarades s’extasier à chaque coin de rue me paraît presque indécent, tant ces lieux ont perdu pour moi toute beauté. Mon seul refuge est le parc, cet immense écrin de verdure niché au creux des montagnes environnantes. Mais cela, c’était avant qu’une foule de mioches envahissants ne viennent s’immiscer dans ce décor, prêts à coloniser les moindres recoins que recèle le château et ses extérieurs. Nous ne sommes que le premier jour, et pourtant j’ai la certitude absolue que Poudlard deviendra bientôt fourmillant de vie, pas comme ces dernières semaines où le moindre son relevait de l’insolite. Cette idée me répugne. J’ai l’impression d’être anormale, à rejeter ainsi le monde extérieur. Serait-ce ces années en solitaires, passées au fin fond des marais, qui m’ont rendue si introvertie ? Peut-être, peut-être pas… Qu’importe, je ne veux pas, je ne veux plus de ce mode de vie. Les gens sont trop curieux, et les « amis » cherchent toujours à savoir qui vous êtes, le pourquoi du comment d’une moindre chose. Avec eux, il faut constamment raconter sa vie, comme si cela était nécessaire. Ne comprennent-ils pas qu’on a tous besoin d’avoir une part de secret, plus ou moins importante ? Apparemment non, du moins c’est ce que prouve leur attitude envers moi le seuil de la Salle Commune franchi. Je n’ai pas eu le temps de fuir cette populace grouillante que des voix « m’agrippaient », de sorte que je ne pouvais m’esquiver. Les questions se bousculaient sur leurs lèvres, « Qu’est ce que ça fait d’être la fille de Salazar Serpentard », « Depuis combien de temps t’es ici », « Tu sais où y a des passages secrets » et j’en passe. Certaines étaient ainsi indiscrètes au possible, tandis que d’autres relevaient d’une futilité décapante. La tension qui régnait dans la Grande Salle semblait s’être littéralement envolée, et les langues se déliaient sans aucun mal. J’avais du mal à croire que je me trouvais dans la Maison créée par mon père. Je m’attendais à des enfants excessivement arrogants, voire pire ; mais sûrement pas à ça. Si le Grand Salazar voyait le tableau, il en tomberait des nues. Je souris à l’idée de la tête que pourrait faire mon iceberg de géniteur… Ah non, que dis-je, Monsieur ne se permet jamais le moindre écart, je devrais le savoir depuis onze ans.

Bon, j’arrête de manier la plume pour ce soir, je crois que je me suis bien assez défoulée. Et puis, si je continue, il est fort probable que je me remette à vilipender mon père, donc autant stopper le processus plutôt que de pédaler dans le vide tu ne crois pas ?

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13 déc. 2015, 14:33
 FanFic  Lucy
[center]Chapitre 2[/center]

[center][23 Septembre]
22 heures, Dortoir des Filles[/center]


Cela fait maintenant plusieurs semaines que je ne t'ai pas écrit. J'aurais dû, histoire de me délivrer de toutes les choses qui me taraudent ; et pourtant, j'ai cherché à te fuir, encore et encore, car poser tout ce que je ressens par écrit me semblait pire que les ressasser inlassablement dans ma tête. C'est stupide, mais que veux-tu : si triste que cela puisse paraître, je suis humaine, et il m'arrive de fuir devant ce qui me ferait pourtant le plus grand bien. Tu as longtemps été mon échappatoire. Sauf que les choses ont changé. Depuis le premier jour, cette stupide répartition pour laquelle j'ai consacré tant de lignes, les briques qui formaient mon monde d'antan s'effondrent sans discontinuer, esquissant un nouvel univers, univers qui ne m'inspire autre chose que du dégoût. Et un peu de peur aussi, je dois l'avouer : et si cette nouvelle vie qui m'attend n'était pas à la hauteur de mes espérances ? Enfin... D'après ce que je pu comprendre, le futur s'annonce tout sauf réjouissant ; il n'empêche que cet avenir en devient effrayant, tant il me parait soudain incertain. L'idée qu'une scolarité à Poudlard soit, de A à Z, horrible, angoisserait, je pense n'importe qui. Et puis, il y a Salazar. Je ne me souviens plus quand est ce que j'ai arrêté de l'appeler Papa, mais il me semble que cela fait une éternité. Depuis la mort de Maman, je dirais. C'est si loin... Et pourtant, son absence ne la jamais fait aussi mal que maintenant. Comme si la douleur décantait depuis toujours au fond de moi, pour ressurgir dans toute sa force au moment propice, autrement dit celui où j'aimerais pouvoir oublier, juste un temps. Si seulement les mauvais souvenirs pouvaient me quitter, ne serait-ce que quelques heures, minutes, pourquoi pas des secondes ? Un simple répit, qui saurait me remettre d’aplomb…

Une chose est certaine, ce n’est pas dans les couloirs désormais bondés à toute heure, la Grande Salle passée de vide à pleine de vie ou même ma Salle Commune anciennement silencieuse qui peuvent m’offrir un peu d’intimité. Le parc lui-même m’est devenu étranger, c’est pour dire. Le seul et unique endroit où je suis sûre de ne pas être dérangée, sous aucun prétexte, c’est mon dortoir – ou plus précisément, camouflée derrière les rideaux épais dont est composé mon lit « à baldaquin ». Heureusement que Salazar a eu le bon goût de concevoir ainsi nos quartiers, car je ne sais pas comment j’aurais pu faire autrement. Dans cet endroit, la pudeur est reine : tout un chacun peut se retrouver avec soi-même à loisir, et n’a aucunement besoin de parcourir la pièce en long, en large et en travers pour trouver ses propres affaires. Au centre de la pièce cylindrique où sont rassemblés toutes les filles de mon âge et année, une sorte de feu magique, protégé par une paroi indéfinissable et transparente, nous fournit la chaleur désirée. Les murs, sobres au possible, sont d’un gris argenté aux reflets foncés. Il se dégage pourtant de l’endroit une atmosphère majestueuse, comme si le lieu avait mystérieusement acquis une grandeur indiscutable. Cet endroit serait parfait pour moi, si seulement il ne reflétait pas autant la personnalité de mon père. Ces affinités que nous possédons me prouvent bien trop durement les liens qui nous unissent, et me rappelle que je ne pourrais jamais m’en défaire véritablement. Cette aversion pour le commun, en opposition avec la folie des grandeurs, l’ambition et l’audace, tous ces attraits nous caractérisent tous deux aussi sûrement que deux et deux font quatre – et me prouve, par la même occasion, que ma place est peut-être bel et bien à Serpentard, même si cette vérité me révulse. Lui ressembler, de près ou de loin… Impossible.

Certes, je commence de nouveau à ressasser ma rancœur apparemment inépuisable, mais j’ai d’excellentes raisons ; car le cauchemar que je vis depuis maintenant trois semaines, ces trois semaines durant lesquelles j’ai « omis » de t’écrire, Salazar en est la source même. Ce n’est pas si incroyable, étant donné qu’il est maître, avec les autres, de Poudlard, et influence donc à son bon vouloir tous ses résidents. J’aurais dû m’y attendre, et pourtant, les déconvenues me sont tombées dessus comme venant du ciel, sans que je m’y prépare le moins du monde – la naïveté dont j’ai fait preuve m’intrigue presque, pour ne pas dire qu’elle me rend folle.

Étrangement, l’allégresse du premier soir, dont on fait preuve les plus hardis, s’est rapidement envolée, pour laisser place à quelque chose qui ressemble un peu plus à de la méfiance. Des clans se sont irrésistiblement formés, et tous ceux qui n’en font pas partie sont jugés comme impies par leurs membres. Tout le monde ou presque – je fais partie de ce « presque » là – est d’ores et déjà intégré dans un quelconque groupe, merci pour eux. En même temps, se retrouver seul dans ce théâtre hostile qu’est le château n’est pas une partie de plaisir, croyez-en la tête des malheureux qui n’ont toujours pas trouvé chaussure à leur pied. La solitude est quelque chose auquel j’ai l’habitude, et c’est pourquoi je ne tire ni satisfaction, ni regret de cet état de fait. (Le côté positif, c’est que la plupart des fouineurs ont cessé de me chercher des noises, et cela je pense, jusqu’à la fin de l’année.)

Tout cela pour dire que ce n’est pas mes camarades qui m’ont posé problème, loin de là. Tu ne me croiras sans doute pas – et je le comprendrais – mais ce sont bel et bien mes professeurs qui me mènent la vie dure, si l’on peut dire ça comme ça. Je suppose qu’un « lèches bottes » professionnel tirerait grand plaisir de ce que je suis en train de vivre, mais pour ma part, l’enfer ne fait que commencer, et semble bien vouloir s’étirer très, très allègrement. Pour résumer, les enseignants m’adorent. Ou font semblant, du moins. Non parce que quand je rends une copie en désordre et que j’obtiens un Optimal, il y a de quoi se poser de sérieuses questions. Franchement ! Je n’ai jamais demandé à être la chouchoute, et voilà que je suis propulsée au niveau ultra supérieur en une semaine à peine. Evidemment, cela me vaut encore d‘avantage de regards de travers de la part de mes camarades, notamment ceux des autres Maisons (il nous arrive de partager des cours, pour mon plus grand déplaisir – les Gryffondor m’horripilant purement et simplement).

Les concernant, je n’ai pas grand-chose à dire si ce n’est que tous les membres de chaque Maison agissent à peu près de la même façon (si tu as bien saisi mes écrits, tu devrais savoir de quoi je parle), attraits opposés ou non. Alors certes, certains se démarquent d’une façon ou d’une autre, mais ce n’est pas flagrant non plus. Parfois, je me demande si diviser les élèves est réellement une bonne idée, mais je n’oserais jamais formuler cette idée devant Salazar. Il me regarderait d’un air méprisant, comme à son habitude, avant d’exposer toutes les failles de mon plan, minutieusement ; tout cela pour me faire comprendre que j’ai complètement tort. Ne jamais révoquer ses décisions, ou les ennuis sont assurés. J’ai fini par le comprendre depuis le temps, et c’est pourquoi j’évite de contester sa parole, si injuste soit-elle. Cependant, je ne suis pas capable d’éviter toutes les vagues, et il a bien fallu que je fasse un faux pas…

C’est arrivé il y a quelques jours à peine, un soir après le dîner (celui-ci étant le meilleur moyen de se rapprocher les uns des autres). Je me promenais seule dans le château, comme à mon habitude (pas que je sois de nouveau lésée ou quoi que ce soit, je ne l’aurais aucunement permis ; simplement, le concierge, un certain olibrius au nom imprononçable, est totalement incompétent, ce qui fait que se balader dans les couloirs après le couvre-feu relève d’un jeu d’enfant), lorsque des éclats de voix ont retenti quelque part vers ma gauche, au détour d’un couloir que je n’emprunte quasiment jamais. J’ai reconnu parmi elles celle de Salazar, et il fut tout aussi simple de déceler les timbres caractéristiques de Helga et Godric (Rowena était apparemment absente). Je me suis approchée histoire d’en savoir plus, mais à l’instant même ou j’atteignais la porte, banale mais imposante, d’où s’échappait la discussion en cours, le battant s’est ouvert devant moi, manquant me renverser, et de là est sorti un Gryffondor furieux, talonné par une apaisante Helga. Ils ne m’ont même pas remarqué, mais je n’ai pas eu le temps de fuir que le regard de mon père s’accrochait au mien, ces pupilles me transperçant presque. Je ne l’avais pas vu ainsi depuis des lustres, et ce visage sévère – c’est un euphémisme – fit remonter en moi des masses de souvenirs que j’aurais préféré conserver enfouis au fin fond de ma mémoire. Seulement, malgré toutes mes prières que j’adressais à je ne sais quelle divinité, le pire est arrivé. Évidemment, il était persuadé que j’avais écouté toute la conversation, chose totalement fausse, ce qui semblait le mettre dans une rage noire. Je ne comprenais pas pourquoi, mais poser une question de ce genre aurait abouti à des complications encore pires, si bien sûr c’était possible. Je n’ai pas pu me défendre qu’il me hurlait déjà dessus, de sa bouche se déversant des ignominies si énormes que cela me hérissait comme jamais jusqu’alors. J’ai eu beau tenter par tous les moyens de changer la donne, il n’en démordait pas. Au final, je ne m’en suis pas si mal sortie, mais cet incident n’a fait que raviver d’avantage la haine que je lui vouais.

J'ai réussi à tasser plus ou moins ma colère depuis, mais il est vrai que le voir ne serait-ce qu'un temps reste difficile. J'ai beau tenter de me contenir, je ne peux empêcher mon sang de se transformer en lave dès lors que j'aperçois son visage. Pour revenir à des choses plus joyeuses, qui sauront certainement m'apaiser un tant soit peu, je dois te dire une chose qui me trotte dans la tête depuis ce matin même : en Métamorphose, nous nous devions de faire un exposé rédigé à deux. Pas de surprise, je me suis retrouvée seule ; sauf que miracle ! Un garçon, auquel je n’avais jamais fait attention, était également dans mon cas. C’est un Poufsouffle, aux yeux d’une émeraude semblable aux immenses prairies dont est encerclé Poudlard. J’ignore encore si nous allons nous entendre, mais sa tête me plaît bien ; d’ailleurs, je piquerais bien une tête dans l’océan vert de ses yeux, étrangement attirant. J’ai beau savoir que je nourris des espoirs entièrement vains (et que je suis, sans doute possible, une idiote) mais je ne peux m’empêcher de me dire… Et si il se révélait être un ami pour moi ?

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20 déc. 2015, 20:35
 FanFic  Lucy
[center]Chapitre 3[/center]

Je suis désolé. Vraiment. D'avoir lu tout ce que tu as écrit, juste pour étancher ma curiosité je le conçois indécente. Mais... Tu es si mystérieuse... J'avais enfin une occasion de découvrir qui tu es vraiment, qui se cachait sous ton indestructible carapace. Tu es si solitaire et si secrète, t'en rends-tu au moins compte ? Tout le monde se pose des questions à ton sujet sans oser t'interroger en face, pour la simple et bonne raison que tu remballes quiconque essaie de t'approcher. Je ne suis pas là pour te faire des reproches, seulement, j'aimerais que toutes et tous puissent savoir qui tu es vraiment, une fille dont la vie n'a et n'est pas toujours facile. Si tu acceptais de t'ouvrir ne serait-ce qu'un peu, eh bien... Qui sait ce qu'il se passerait ? Tu m'as dis te ficher complètement d'être seule, mais tes derniers écrits prouvent le contraire. Qu'importe que ça soit moi, ce n'est qu'un exemple. Tu dis espérer de tout cœur avoir un ami, pourtant tu ne fais rien pour que ce soit le cas. Si notre professeur ne s'était pas décidé à nous donner cet exposé, nous ne nous serions pas même connus, et tu passerais encore tes journées à traîner seule dans les couloirs.

Tu dois être en train de paniquer à cette heure, te demandant désespérément où est passé ton journal. C'est moi, Antoine, qui l'ai, moi qui suis en train d'y écrire en toute impunité. Est ce que j'ai raison de faire ça ? Je l'ignore. Mais il n'est plus question de faire marche arrière.

Puisque j'ai lu tes secrets les plus intimes, je suppose que te confier les miens ne serait que justice. Alors allons-y.

Mon nom entier est Antoine Arthur Samuel De Lancasterm, cinquième du nom. Déjà une chose que tu ne savais pas. J'ai grandi choyé au cœur d'une famille aimante comme aucune autre. J'ai été heureux et je le suis toujours. Malgré certaines choses qui me sont arrivées... A cause des moldus. Je dors toujours avec ce vieux bout de drap puant qui me sert de doudou depuis tout petit. Parce qu'il me rassure, avec son odeur nauséabonde, me ramène en enfance, alors que les choses n'avaient pas encore dégénéré. Avant que la chasse ne commence. Si seulement j'avais obéi ! Mais non. Je n'en ai fait qu'à ma tête, comme toujours, et voilà où ça m'a mené. Il n'empêche, c'était trop tard. Cette idiote de moldue m'avait vu. Et elle a tout raconté à son abruti de mari. J'ai un père travailleur et chaleureux, une mère douce et courageuse, des frères bons. Mais j'ai passé la majorité de mon existence à fuir pour ma survie. Autrefois, je trouvais cela injuste : c'était eux les anormaux, et non l'inverse. Mais j'ai réfléchi depuis, et je ne sais plus que penser. J'ai grandi trop vite, tout comme toi. Tu ne t'en rends peut-être pas compte mais l'on se ressemble, plus qu'il n'y paraît au premier abord. Seulement, je crois avoir brisé tout espoir de te connaître en violant ainsi ton intimité. J'aimerais pouvoir te vider de toutes la rancœur qui t'habite, t'aider à te relever du gouffre dans lequel tu t'es toi-même plongé ; même si c'est une tâche insurmontable, je voudrais essayer. M'accepteras-tu ?

Depuis que je suis ici, les choses ont changé. Je ne me sentais pas en sécurité au début, mais ces quelques mois m'ont prouvé que j'avais tord. Et puis je t'ai rencontré, et j'ai su que j'avais fait le bon choix en me rendant en ces lieux. Parce que tu es ma bouée de sauvetage autant que je suis la tienne, et que jamais je n'aurais pu rencontrer pareille personne. Concernant ce que je t'ai dit plus haut... Je ne veux pas que tu changes, que tu te forces ou quoi que ce soit d'autre. Juste que tu sois heureuse. Alors, mon bonheur à moi serait entier et plus encore.

Je n'aurais pas le courage de te rendre ce journal en main propre. Si tout se passe bien, tu le récupéreras en même temps que les livres pour l'exposé. Pardonne-moi, je t'en supplie. Je ne supporterais pas de perdre la seule amie que j'ai jamais eue.

Antoine.

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29 déc. 2015, 17:25
 FanFic  Lucy
[center]Chapitre 4[/center]

Seule. 

C'est un adjectif qui me qualifie très bien. Je n'ai plus de mère, je n'en ai d'ailleurs jamais eu. Abandonnée me disait mon père. Des amis ? Aucun ! Mes camarades me fuient ils ont peurs de moi. Et bien qu'ils partent ! Je n'ai pas besoin d'eux. Juste de livres et de culture, c'est tout ce qu'il me faut. 

Mais depuis quelques temps, je sens un vide en moi. Un fragment de mon coeur s'est détachée et pourrit, contaminant le tout. Cela fait déjà quelques semaines que je ne suis plus que l'ombre de moi-même, un fantôme insomniaque. Je ne me reconnais même plus. Mon regard bleu s'est glacé et de grosses cernes se sont formées sous mes yeux. Je ne prend plus la peine de parler. Pendant les heures de classe, je laisse mon esprit vagabonder dans mon monde imaginaire. Mes professeurs s'inquiètent, pour moi ou pour eux ? Ils doivent avoir peur des représailles de mon père. Salazar Serpentard... Ce nom repousse les gens, ils pensent que je suis comme lui. Si seulement ils pouvaient aller au delà des apparences... Ce garçon, il y est bien arrivé, lui ! 

[center]Il y a deux semaines, dans un couloir [/center]

Je me promenais dans les couloirs, furibonde à la recherche de quelqu'un. Mon meilleur ami... Enfin, il l'était avant de me trahir ! Mon très cher ami, qui m'avait volé une partie de moi-même. Il l'avait lu ! Il avait osé ! C'était quand même quelque chose... Je lui faisais confiance ! 

Marchant dans les couloirs décoré spécialement pour Noël, j'espérais découvrir au détour d'un couloir Antoine Arthur Samuel De Lancasterm, cinquième du nom. Il espérait de ne pas me perdre, il aurait du penser à cela avant de faire cela. Je savais pertinemment que j'étais protégée du fait d'être la fille d'un des fondateurs de l'école. Je ne saurais pas punie, peut-être même pas réprimandée. C'était au moins un des avantages ma descendance. Personne, à part mon père ne pouvait me causer du tord. 

Je tournais encore une fois au détour d'un couloir, lorsque je l'aperçut. Il était là, en train de lire un livre complexe sur la magie ancienne au temps de pharaons d’Égypte. J'avais envie de lui briser le cou mais je savais bien que si je le faisais, je vaudrais pas mieux que mon illustre prédécesseur. J'allais y aller avec plus de subtilités. 

"Oh ! Tu es là ! Je te cherchais depuis des heures ! " annonçais-je d'une voix fluette en arrivant vers lui. Cela ne me correspondait pas du tout ce ton joyeux mais il ne s'en aperçut même pas. 
"- Oui, je me suis réfugié ici, il 'y avait pas beaucoup de monde, c'est parfait pour lire. Qu'est-ce qui t’amène Lucy ?" 
Pendant qu'il parlait sans daigner lever les yeux, je m'étais approchée. Suffisamment pour que je puisse lui arracher son livre et le jeter par la fenêtre qui explosa sous le choc. Le bouquin poursuivit sa chute jusqu'à ce qu'on entende un bruit sourd. Il était arrivé à destination : le sol de dehors. Maintenant, Antoine me portait plus d'attention. Je repris, maintenant vraiment en colère : 
"_ Ce qui m’amène ? Le petit mot que tu as écris dans mon journal ! Voilà pour quoi je viens ici. Tu... Tu l'as lu ! Et c'était... C'était privé ! Toutes mes pensées, mes... Mes émotions sont là dedans et tu pensais que c'était grâce à un pauvre écrit que j'allais te pardonner ? Mais tu rêves ! Je ne veux plus jamais te revoir Antoine Arthur Samuel De Lancasterm ! 
_ Non Lucy attends... Tu... " 

Le cœur en miette parce que je venais de perdre mon seul ami, je repartis comme j'étais venue. Sauf que là, j'étais encore plus seule. Je m'étais trop emportée j'en étais consciente mais je ne me retournai pas pour m'excuser. J'avais ma fierté quand même ! 

[center]Quelques jours plus tard[/center]

Je venais de recevoir un Optimal (et oui, encore un) par mon enseignante de potions quand il se passa un drame auquel je n'étais absolument pas préparée. C'était sinistre et lache bien entendu. Mesquin et idiot : un groupe d'élèves sournois m'avait attaqué ! Je n'en reviens toujours pas. J'ai cru que j'allais me retrouver avec quelque chose de cassé. Les combats magiques sont très violents. J'en connais un rayon là dessus, grace à mon père, j'ai le temps et la possibilité d'aller dans la Réserve de la Bibliothèque... Étant donné que c'est le créateur ont lui permet tout ! Mais j'étais restée paralysée. La minute d'avant, je pensais ne jamais tremblé mais à ce moment-là, j'étais tétanisée. 

Seule, désespérée, à la merci de ses adversaires. 

C'est alors qu'il arriva. Mon sauveur ! Rien qu'une silhouette floue mais qui m'aida grandement. 
Alors que mes agresseurs allaient me lancer un sort qui n'allait certainement pas m'apporter du bonheur, il apparut. Je me sentis transporter dans les bras de mon bienfaiteur. Sous le coup de l'émotion, car quand même je ne m'étais pas jamais fait agressé ou plutôt personne n'avait déjà tenté de me faire du mal, je m'endormis. C'est assez flou, alors peut-être me suis-je évanouis sous l'adrénaline. Je ne sais pas vraiment. 

Mais du coup, je ne sais pas qui a fait fuir ces élèves extrêmement agressifs. 

Je me suis réveillée le jour d'après. Les grondements de mon ventre me réveillèrent. Je regardai l'horloge de mon dortoir, j'avais dormi plus de 12h ! Mais bien sûr, un plateau était posé à coté de mon lit. Je soupirai, un des elfes de maison commandé par un adulte était venu m'apporter mon petit déjeuner. Je n'avais pas besoin de traitements de faveur. Ça me rendait seule... Et triste. Néanmoins, il y avait quelqu'un qui m’aimait au point de prendre ma défense. Et je devais le retrouver pour m'expliquer. 

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12 janv. 2016, 14:45
 FanFic  Lucy
[center]Chapitre 5[/center]

[center][1er Janvier] 
19 heures, dortoir des filles de Serpentard[/center]


En ce moment tout le château résonne des cris joyeux des élèves, innocents et candides, dont regorge cette école. Et moi je suis là, enfermée dans mon dortoir, à la recherche de solitude et de silence à écrire les sombres pérégrinations de mon esprit. Suis-je si anormale ? 
Toute ce faste et ce bonheur qui accompagne la nouvelle année n'a aucun sens pour moi, ce n'est qu'un autre jour comme les autres où je suis seule et rejetée. 

Si c'était possible je fuirais. Je prendrais quelques affaires, juste assez pour vivre mais pas assez pour emporter mon passé et je quitterais tout ce que je connais : Salazar, Poudlard, le favoritisme, le dédain, la peur, mon nom. Je pourrais enfin être heureuse et être moi, je deviendrais celle que je suis vraiment et je quitterais enfin cette sombre et triste coquille dans laquelle je me renferme et qui fait de moi l'amère et pathétique ombre de mon père. Telle que tout le monde me voit. 

Pourtant il y a quelqu'un qui a été au-delà de ça. Lorsqu'il m'a prise dans ses bras, lorsqu'il m'a sauvée, il n'y avait pas d'animosité, pas de rejet. La seule chose que j'ai pu ressentir dans son étreinte était une farouche force et une tendresse telle que jamais je n'en avait pu ressentir. Est ce cela d'être aimée ? J'ai si peur d'être niaise en écrivant ceci mais j'ai parfois l'impression que c'est un ange qui veille sur moi. 
Mais peut-être ai je seulement rêvé. Ou peut-être n'était ce qu'un geste intéressé. Cependant je veux y croire, je veux croire que quelque part j'ai creusé une place, aussi infime soit-elle, dans le cœur de quelqu'un. Que tous ne me regardent pas aveuglément comme un simple reflet de Salazar. 

Je me surprends de plus en plus souvent à dévisager chaque visage, chaque façon de parler de tous les garçons que je vois, dans l'espoir de deviner qui est cet inconnu qui m'a sauvé. Seulement voilà près d'un moi que je le cherche en vain. Finalement je me dis que peut être que mon ''ange'' ne savais rien de moi en me sauvant et qu'une fois qu'il a su de qui j'étais la fille il n'a plus voulu m'approcher… et donc que je devrais laisser tomber mes recherches. 


[center][4 janvier] 
18 heures, Parc de Poudlard[/center]


Il s'est passé quelque chose de bien étrange aujourd'hui, quelque chose qui me perturbe si profondément au fond de moi même que je reste là, dehors, dans le vent glacial, à m’abîmer les yeux à cause de l'obscurité pour griffonner mes pensées troublées sur les pages de ce cahier. 
J'avais cru qu'Antoine me détesterait et se mettrait à me haïr autant que j'aimerais me faire croire que je le hais. Il m'a blessé, m'arrachant la seule chose qu'il me restait : mon intimité. Je l'ai blessé en retour, physiquement, violemment, d'une manière qui me dégoûte, la manière des faibles. 
Et pourtant, sans jamais le voir, je sens souvent son regard sur moi, je l'ai vu plusieurs fois prendre ma défense lorsque certains commençaient à murmurer méchamment en me regardant. Je ferme les yeux, c'est plus facile ainsi : s'imaginer qu'on nous méprise pour mépriser. 

Mais ça n'est pas cela dont je voulais te parler. J'étais simplement en train de ruminer et de tenter d'oublier ces agissements dérangeants lorsque c'est arrivé. 
Une fille m'a crié dessus. C'est assez étrange comme sensation. Elle est arrivée, minuscule, avec sa cravate verte, ses cheveux bruns et ses yeux bleu lagon, et je me suis fait gronder. J'ai l'habitude des dispute et des cris… seulement j'ai l'habitude de ceux de Salazard, pas de ceux d'une fille de mon âge. Surtout lorsque l'on considère que toutes les filles de mon âge me fuient. Mais le plus étrange c'est qu'elle ne me reprochait pas mes origines : elle me reprochait mon comportement. 
Elle en avait apparemment plus qu'assez de mon air hautain et indifférent, plus qu'assez de me voir changer de visage au réveil alors qu'il était beau sans ses défenses d'arrogance et de mépris, plus qu'assez de me voir triste et perdue lorsque je me croyais seule. 
Dans le couloir sombre il n'y avait que nous deux, c'était un de ces couloirs que peu connaissaient et que j'avais pris l'habitude de prendre pour être tranquille. Mais elle m'avait suivi, juste pour me dire tout cela. Pour me dire qu'elle ne savait pas pourquoi j'avais perdu ''le garçon de Poufsouffle'' mais c'était stupide parce que pendant un temps ça allait mieux et que c'était ridicule aussi d'être aussi renfermée, et que ça n'était pas parce que mon arrogant de père, prince de la suffisance, était ainsi que je devais l'être aussi. 
Mais en fait non… le plus étrange ça n'est pas cela. En réalité ce qui m'a sidéré (une deuxième fois en encore plus violent), et, avouons le, ce qui m'a clairement empêché de répliquer et de me mettre à la haïr ou à me morfondre, c'est ce qu'elle a fait après cette tirade : elle a prit un ton joyeux, comme si de rien n'était, et s'est exclamé : « Enchantée Lucy ! Moi c'est Hortense ! Je me demandais… puisque nous devons faire un travail ''potentiellement en binôme cela sera récompensé'' tu veux bien le faire avec moi ? Oui ? Et bien à tout à l'heure alors ! » 
Et elle est partie, sans rien dire de plus, avec une démarche entre la princesse et l'enfant joyeuse. Qu'aurais-je pu répondre ? Rien de plus je le crains. 


[center][7 février] 
13 heures, Salle commune des Serpentards[/center]


Voilà longtemps que je n'ai pas écrit entre tes pages. 
Hortense est doucement devenue mon amie. J'ai encore un peu peur de l'appeler ainsi, d'être déçue une fois de plus, mais elle m'a déjà fait la leçon sur cela aussi : maintenant qu'elle est avec moi, et puisqu'elle apprécie ma compagnie, elle n'a pas l'intention de s'en aller tout de suite. 
Finalement je crois qu'elle me cerne bien et qu'elle sait s'y prendre avec moi… mais je crois que je me laisse faire. Cette fille est une perle que je protège comme je le peux des reproches de mon père et qui m'apporte un peu de bonheur avec sa malice, sa force et son amitié. 
La semaine prochaine se sera la Saint Valentin. Alors en ce moment c'est l'ébullition : les filles dans le dortoirs sont si bruyantes (si Salazar les entendait!) que nous sommes venues, écrire pour moi, lire pour Hortense, dans la Salle Commune. 
Je voudrais ne pas y aller mais je sais que Salazar me trouvera un joli petit Sang Pur bien arrogant et admiratif de notre famille. Hortense a décidé de venir avec son cousin si j'y allais. Elle ne l'aime pas trop mais ainsi elle pourra embêter le monde et me libérer des crocs du ''bébé Serpent'' si nécessaire. 

Je n'ai pas retrouvé mon mystérieux bienfaiteur. Hortense pense (comme je l'ai pensé) qu'il fait partie de la majorité des imbéciles qui me considèrent comme mon père ''alors que franchement si ma barbe était aussi laide cela se saurait''. 
Mais je doute : sans vouloir paraître arrogante tout le monde me connaît ici, au moins de vue. 


[center][15 février] 
2 heures, Bibliothèque de Poudlard[/center]


Cette soirée a été éprouvante. Mon père m'avait effectivement laissé une robe sur mon lit et un mot m'expliquant que j'avais un cavalier qui m'attendait et que j'avais intérêt à faire honneur à notre nom. Aussi ai-je du danser toute la soirée avec un dénommé Arley, qui, s'il sait danser assez bien et n'est pas trop laid garçon, n'a absolument pas de conversation. 
J'ai donc accueilli avec soulagement la fin de la fête et je me suis réfugiée de suite dans un endroit qui me plaît : la bibliothèque. 
Sauf qu'évidemment je ne m'attendais pas à ça : la bibliothécaire était là et m'a donné un mot. Avec ce petit air étrange de compassion et d'admiration qu'elle a chaque fois qu'elle me regarde, cette fois accompagné d'une lueur de malice. 
Évidemment elle ne m'a rien dit de plus, et à ma question ne m'a que pointé l'affichette proclamant le silence comme règle d'or avec un grand sourire. Le fait qu'il soit deux heures du matin et qu'il n'y ait absolument personne à déranger ne la pas fait fléchir le moins du monde. Elle est juste sortie : de toute évidence elle attendait juste que j'arrive pour pouvoir partir. 

Tu veux savoir ce que c'est journal ? Je viens de l'ouvrir et je crois que je suis un peu trop fatiguée pour ma santé : il ne peut pas y avoir vraiment écrit cela si ? 
Je suis un peu perdue. Je crois que je vais aller me coucher… la nuit porte conseil dit-on. 

Chère Lucy,

Enfin sortie des griffes d'Arley ? Tu sais il n'est pas trop affreux en fait si tu enlève la bave qui coule chaque fois qu'il croise un Salazar…
Mais ça n'est pas cela dont je veux te parler Lucy.
Je sais que tu n'aimes pas la St Valentin, c'est une fête trop commune et trop frivole pour toi. Néanmoins pour moi elle est l'occasion de me déclarer. Bien sûr j'aurais pu le faire un autre jour mais elle me donne la motivation de le faire.

Tu dois te demander comment je savais que tu serais là n'est ce pas ? N'est ce pas ainsi que l'on fait avec les gens que l'on aime ? On s'en préoccupe et on les surveille du coin de l’œil.
Tu es une fille formidable et si tout le monde ne le voit pas ça n'est pas mon problème. Les rares fois où je te vois rire j'aimerais que cela dure pendant des jours tellement ce son me ravit. Mais pourtant tu restes encore si renfermée, si secrète. Il n'y a qu'une personne qui perce ta carapace et parfois je crois que je la jalouse… sauf que je ne peux pas puisqu'elle t'apporte un peu de bonheur.

J'aimerais pouvoir te côtoyer et faire partie de tes pensées, pouvoir discuter avec toi en profitant de ton intelligence, de ton esprit acéré et de cette bonté toute particulière que j'ai observé avec tes amis. Mais je reste dans l'ombre. J'aime à penser que de là où je suis je te protège et que mon aura t'aide un tant soit peu.

Je pense à toi très fort ma petite lumière et je t'envoie un peu d'amour. Sache juste que tout le monde ne te déteste pas et que tous ne pensent pas que tu es ce que tu n'es pas.

Bonne Saint Valentin

A.

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Et quand la musique s'arrête, j'ai du mal à rouvrir les yeux.

14 févr. 2016, 15:10
 FanFic  Lucy
[center]Chapitre 6[/center]

[center][20 février] 
19 heures, Dortoir des filles de Serpentard[/center]


Il semblerait que quelqu'un m'ait écrit une lettre d'amour. C'est étrange comme sensation, très étrange… et pour coucher ces mots sur le papier j'ai besoin de me pincer et d'un peu de courage. 
Je ne sais pas qui c'est. Et je crois que je préfère ne pas savoir, ne pas chercher à être déçue si c'est une farce, ne pas chercher à percer le mystère si ça n'en est pas. Je préfère avoir un ange gardien et savoir que quelque part quelqu'un a vu autre chose que le reflet de Salazar. Pourtant en disant ceci je suis lâche et renfermée. Je crois que c'est une malédiction : je ne ferais jamais que lui ressembler, pâle copie sans saveur d'un être dont la présence est trop lourde à porter. Mais je n'ai pas le courage de changer. Parce que malgré la ressemblance je reste moi, or ça n'est pas moi que les autres voient : c'est une fille qui copie son père… et c'est cela qui me met en rogne. Savoir que je ne pourrais jamais être moi en paix, parce que je serais toujours comparée à Salazar, si semblable malgré le fait que je répugne à l'admettre. Parce que même si je faisais l'effort d'être une autre en plus d'être malheureuse je resterais de toute façon sa fille. 

Hortense m'aide. A grand renfort d'insultes étonnantes et de marmonnant sur mon imbécillité mais elle m'aide. La lettre que je relis de temps en temps aussi. C'est est une fille bien. Une fille extraordinaire (au sens strict du terme) et une sorcière douée. Il faut la voir en métamorphose : elle fait tout en un souffle, comme si respirer et métamorphoser en scarabée en arc de triomphe romain au beau milieu de la classe demandait le même effort. J'exagère peut-être un petit peu mais je suis sure que dans quelques années ça ne sera plus le cas. Mais elle ne vaut rien en potion. Chaque fois que l'on révise ensemble elle me sort de telles absurdités que plus personne ne s'étonne de nos fous rire à répétition. D'ailleurs je dois poser la plume désormais car cette diablesse a des yeux bien trop attendrissant quand il s'agit de l'aider dans ses devoirs. 


[center][3 mars] 
13 heures, Tour d'Astronomie[/center]


En ce moment je réfléchis à une vengeance, une vengeance terrible envers tous les élèves stupides de ce château, ce qui mine de rien fait beaucoup. Parce que j'en ai assez et que malgré les apparences je suis tout sauf patiente : je bout simplement de l'intérieur un peu plus longtemps que la moyenne avant d'exploser. Et si j'étais eux je tremblerais de peur… parce que je ne suis pas le faible pantin de Salazar et donc que je n'ai pas besoin de lui pour me défendre. Me faire des crasse dans son dos suffit peut-être à se garder de sa colère mais ils ont oublié la mienne. Et aujourd'hui la goutte d'eau est tombée. Ça ne présage rien de bon pour eux. 
Le sadisme est une qualité que Salazard m'a inculqué par l'exemple. Tout comme la répartie que je n'ai malheureusement pas c'est une chose qui ce gagne par la douleur. On subit avant de savoir se défendre. Puis on apprend à attaquer le premier. Simple moyen d'auto défense. C'est une force que n'apprennent que difficilement les enfants heureux. Mais je n'ai jamais fait partie de cette catégorie, ou alors très peu de temps en fait… jusqu'à la disparition de Maman. 

La tour d'Astronomie est propice à la réflexion finalement, je crois que je viendrais plus souvent… C'est calme et la vue donne un sentiment d'immensité et de petitesse assez grisant. Peut-être que si je les suspendait dans le vide une nuit cela irait ? ... Non... je peux trouver mieux je pense.
 


[center][17 mars] 
7 heures, Tour d'Astronomie[/center]


En quelque sorte j'aime mon père. Enfin en réalité je le déteste la plupart du temps. Mais je le déteste surtout pour l'ombre qu'il me fait et l'influence qu'il a dans ma vie. Je sais qu'au fond je l'apprécie. Je le dis trop peu sans doute. En même temps il ne veut pas l'entendre… et moi non plus. Néanmoins malgré son arrogance, son dédain et ses manières hautaines il reste mon père et un sorcier fantastique qu'on ne peut qu'admirer. 
Je me souviens de gestes tendres lorsque j'étais petite, de sourires. Depuis que je suis ici ça n'est plus le cas mais il y avait encore quelques regards. Au début je les haïssait ses regards, parce qu'ils me rappelaient que j'étais malheureuse à cause de son nom… mais maintenant ils me manquent. Parce que oui : il a arrêté… et je m'inquiète. 
Je ne pense pas que ce soit contre moi, c'est surtout contre le monde : il se renferme. Tu vas me dire cher journal que c'est tout à fait ridicule de dire ceci : Salazar est toujours renfermé. Sauf que ça n'est pas tout à fait le cas, pas toujours, pas avec tout le monde. C'est simplement que son langage corporel est différent. Chez lui un frémissement traduit ses émotions, le pied qu'il met en premier devant lui, le tempo de ses paupières qui clignent, tout, absolument tout a son importance. Et pendant ce temps là son visage ne dit rien. C'est comme s'il était programmé dans une autre langue, une langue similaire à la mienne finalement puisque je l'ai copié depuis mon âge tendre. 

Alors aujourd'hui je sais en le regardant qu'il ne va pas bien, qu'il est tracassé, je le lis dans sa manière de marcher. Je sais aussi que cela a un rapport avec les trois autres fondateurs, surtout Godric. Ça à toujours été comme ça de toute façon, Godric a toujours eu un traitement de faveur dans le cœur de mon paternel. Je n'ai jamais tout à fait compris d'ailleurs comment c'était possible que ce chevalier puissant, immense, buté, impulsif et toujours joyeux, aux histoires fallacieuses et aux plaisanteries taquines soit ami avec mon paternel. Ça paraissait impossible. L'amitié, l'amour, ça n'existe pas, il ne faut faire confiance qu'à soi même : c'est ce que me disait mon père. Parce que mon père avait été meurtri. Parce que mon père n'aimait pas souffrir, comme tout un chacun. Et si Salazar donnait des conseils si amers à une petite fille c'était à cause de Maman, de sa mort plutôt. 
Pourtant moi je savais que malgré ce qu'il s'entêtait à dire les fondateurs étaient ses amis, sans cela ils n'auraient jamais accompli tout ceci, les projets si beau et si longs ne tiennent que lorsque les fondations sont fortes, fortes et soudées. Et les fondations c'était bel et bien cette amitié sincère, puissante et indestructible qui les liait. Ou peut-être était-ce une erreur de jugement. Car cette amitié je la vois sous mes yeux se fissurer doucement, directement dans les yeux de mon père, plus froids, plus fatigués qu'à l'ordinaire. Je la vois s'effriter dans les regards d'incompréhension que lui lance de plus en plus souvent Rowena, qui comprend pourtant toujours tout. Je la vois se détruire dans les yeux accusateurs et réprobateurs de Godric. Ils sont discrets pour nous, pour leur élèves, mais l'air triste d'Helga veut tout dire. 

Et moi je ne sais pas quoi faire. Je voudrais l'aider mais est ce qu'une âme en peine peut en aider une autre sans savoir ce qu'il se passe ? Pire que tout : en voyant cela c'est moi qui me remet à douter. Je me rappelle toutes ces paroles âcres sur l'amitié. Comment expliquer ce que je ressens en ce moment ? Au moment où je gagne des amis, des alliés, mon père semble les perdre, comme pour me narguer et me dire : vois : ce que tu vis n'est qu'éphémère.

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03 mars 2016, 20:00
 FanFic  Lucy
[center]Chapitre 7[/center]

[center][20 mars]  
18 heures, Tour d'Astronomie[/center]


Je t'écris là, assise sur les pierres froides, profitant de l'air du soir qui s'annonce et des étoiles naissantes, songeant à tout ce qui me tourmente. 
D'aussi loin dont je me souvienne, je n'ai jamais l'esprit tranquille. Je ne suis pas du genre à être joyeuse, à aimer la vie ou à être la fille qu'on invite parce qu'on apprécie sa compagnie joviale. Je suis tout le temps sombre et triste. Je le savais bien sûr, mais j'en ai pris véritablement conscience aujourd'hui, lorsque Hortense m'a dit « T'es déprimante toi ! ». Je ne lui ai pas répondu, j'ai simplement levé les yeux au ciel. Oui, je sais, ça n'aide pas à la contredire mais je ne savais pas quoi répondre. Oui, je suis déprimante, et je m'en excuse.
Mais quand on a tout le temps plein de problèmes qui viennent nous embrouiller le crâne, je trouve ça plutôt normal. Et c'est ce que j'ai moi : tout le temps plein de problèmes qui viennent m'embrouiller le crâne. 

Avant toute chose, il y a mon père. Je n'arrive pas à savoir ce qu'il se passe avec ses collègues. C'est vraiment bizarre. J'essaie de les observer pour comprendre, mais rien à faire... Je vois bien qu'ils se détachent de lui mais la raison reste introuvable. Et je me demande, si je le déteste autant, pourquoi voudrais-je à ce point l'aider ? La réponse est sûrement évidente : parce que je ne le détesterais peut-être pas tant que ça... Mais de toute façon, même si je le voudrais plus que tout, je ne pourrais pas l'aider. C'est un grand garçon, il saura se débrouiller seul. J'ai déjà suffisamment de boulot avec mes propres soucis. 

En effet, plein de trucs se bousculent en ce moment. Les examens de fin d'année se rapprochent, les professeurs nous en parlent tout le temps ! Ils nous répètent de bien travailler, de réviser le plus souvent possible, de nous interroger mutuellement... Ils disent que ça permet de vérifier notre niveau et de voir si nous avons du retard ou de l'avance, où on en est en gros. Et je commence un peu à angoisser. J'imagine que je ne devrais pas.Après tout, je pourrais me la couler douce ! On y verrait que du feu ! De toute façon, tout le monde sait que j'aurai Optimal partout... Comme d'habitude. Les professeurs n'ont aucun recul. On pourrait me traiter de folle mais je préférerais encore me planter complètement aux examens, que d'avoir une moyenne de O que je ne mériterais pas. Mais bon, on n'a pas toujours ce qu'on veut dans la vie. 

À cause de ce favoritisme justement, je suis encore et toujours la cible des regards mauvais et des chuchotements visés de la part de mes adorables camarades. Mais ils me le paieront bientôt. Toute la journée, j'ai à une vengeance suffisamment grande pour qu'ils me lâchent tous une bonne fois pour toutes et qu'ils ressentent un peu ce qu'ils m'ont fait endurer. Et je crois avoir trouvé. Maintenant il faut que je mette ça en place et que je réfléchisse. Est-ce que je mets Hortense au courant ou non ? Parfois j'aimerais que tu puisses me conseiller... 

Il y aussi cette lettre d'amour à laquelle je ne cessais de penser. Et c'est hier, quand j'ai croisé le regard d'Antoine au travers d'un couloir que j'ai compris.

Je me suis sentie si bête, si tu savais ! La lettre d'amour, elle doit venir de lui ! Qui d'autre sinon ? Mais malgré cette évidence, je n'arrive pas à m'en persuader. Après tout, on ne s'est pas parlé depuis des lustres... Je sais qu'il y aurait une façon simple de savoir : lui demander, tout simplement. Mais en aurais-je le courage ? 


[center][1er avril]  
20 heures, Dortoir des filles de Serpentard[/center]


Oui, oui, poisson d'avril. On fait des farces, c'est rigolo. Tout ça, tout ça... Je suis navrée, moi, ça ne me fait pas rire qu'on m'accroche un poisson dans le dos ou qu'on me fasse cracher des limaces parce que c'est le jour où on doit le faire. 
Seulement, il y a un truc sympa avec ce jour-là. Vois-tu, je suis là à t'écrire dans le silence et la solitude de mon dortoir pendant que tous les autres sont en train de s'éclater au bal organisé pour l'occasion. Oui, à Poudlard, on organise des bals pour fêter le 1er avril ! Je crois qu'il ne faut pas trop chercher à comprendre. Et quelque chose me dit que l'idée ne vient pas de mon foufou de père. 
Bref, tout le monde ne parlait que de ça et j'y ai été traînée de force par Hortense. Elle voulait que je m'amuse, mais c'était raté. Je ne me suis jamais autant ennuyée de toute ma vie ! Bon, même si le buffet n'était pas mal, la musique pas dégueu', et que j'ai vu Antoine. Attention, je te vois venir. Je ne suis pas une midinette qui ouvre grand ses petits yeux de biche dès qu'elle voit un beau mec ! Non, je ne suis pas comme ça ! C'est juste que... Je ne sais même pas en fait. Il était là. Je l'ai vu. Il m'a vu. Mais c'est tout. Il n'y a pas eu un seul mot échangé alors tu parles d'une histoire ! 

Donc pour m'échapper de cette soirée, j'ai profité d'un court moment où Hortense saluait quelqu'un pour venir me réfugier ici. C'est étonnant d'ailleurs, qu'elle ne soit pas encore venue me chercher par la peau des fesses. De toute façon, elle peut bien venir ça ne changera rien au fait que je ne bougerai pas. Je me suis mise en pyjama et je ne suis pas à l'aise en bas. Même en pleine soirée, alors qu'ils devraient s'amuser, les élèves continuent de me dévisager... Qu'est-ce que ça peut m'énerver !

Ah, j'entends Hortense qui arrive. Elle a quand même mis plus de temps que je ne pensais.


[center][1er avril]  
23 heures, Dortoir des filles de Serpentard[/center]


Bon, finalement, elle a réussi à me convaincre d'y retourner à cette maudite soirée. Et par convaincre, j'entends : elle m'a forcée à me rhabiller en vitesse et elle m'a fait redescendre grâce à la menace d'utiliser sa baguette magique pour me faire cracher des limaces jusqu'à la fin de mes jours. Donc je n'ai pas eu vraiment le choix. 
Et puis au final, je ne regrette pas. J'avoue que là, je suis fatiguée mais c'était plutôt sympa en fait. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais je me suis amusée à cette soirée. J'ai dansé avec Hortense, je me suis régalée de jus de citrouille et de poissons, j'ai rigolé en regardant les professeurs se lâcher un peu (enfin, tous sauf Salazar. Je ne sais pas où il était mais pas dans la salle de bal en tout cas. Je ne l'ai pas vu de toute la soirée et j'avoue que ça m'a un peu travaillé. Il aurait au moins pu venir s'amuser avec nous ! Il ne fait aucun effort...) ; et je ne me suis même pas préoccupée d'Antoine avec tout ça ! J'ai même bavardé avec deux Gryffondors qui étaient super gentilles ! Elles m'ont dit qu'elles m'avaient observée en début de soirée parce qu'elles aimaient bien ma robe. J'étais tellement choquée ! C'est si rare qu'on me complimente ! Hortense m'a même dit que c'était sûrement pour ça que les autres me regardaient aussi. J'ai quand même du mal à la croire. Les autres jours, dans les couloirs, on me regarde aussi et ce n'est certainement pas à cause de mon uniforme. On porte tous le même quasiment ! Mais enfin bon... ça aura servi à me décontracter le reste de la soirée. Je crois que je n'avais jamais gardé mon sourire aussi longtemps ! Ça m'a fait beaucoup de bien de me divertir un peu. Mais maintenant, je suis crevée ! 

Je crois que tout va aller un peu mieux maintenant. Je penserai presque à laisser tomber mon idée de vengeance sur mes camarades. Presque. 

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14 mars 2016, 10:59
 FanFic  Lucy
[center]Bonus - Chapitre 8[/center]

[center][Flashback][/center]

Chère soeurette,

J'espère que tu vas bien. Comment se passent tes recherches ? Ça fait longtemps que je n'ai plus de nouvelles ! Je sais que c'est important, que tu as beaucoup de travail et que tu es trop loin pour venir me voir. Je sais bien que tout ça n'est pas facile mais je t'avoue que j'aurais vraiment besoin de toi maintenant. Je donnerais tout pour que tu sois à mes côtés.

Je vais de plus en plus mal. Désolée de te l'annoncer comme ça, mais on ne va pas tourner autour du pot. Mon état de santé se dégrade et je sens qu'ils ne me veulent pas du bien ici. J'ai l'impression qu'ils ne me soignent pas comme ils le devraient... C'est sûrement de la paranoïa, ne fais pas attention. En plus, je ne peux pas partir, je dois me faire soigner ici, c'est ma dernière chance.
Tu sais, je pourrais n'en avoir rien à faire. Je pourrais laisser tomber, les laisser faire ce qu'ils veulent de la sorcière que je suis. Mais je ne peux pas, je ne suis pas seule. Il y a Salazar, et Lucy. Ma toute petite Lucy. Si tu pouvais la voir ! Elle est si belle, si pleine de vie ! Elle est ce que j'ai fait de plus beau dans ma vie. C'est une merveille, une perle précieuse qui va bientôt être abîmée par la vie. Et ça me brise le cœur.

J'essaie de la préparer à ce qui va se passer. Mais c'est dur, elle est trop petite pour comprendre et je ne sais pas comment m'y prendre.
Tu te doutes bien que j'ai essayé d'en parler à Salazar, je ne cesse de lui demander de m'aider mais c'est, encore une fois, très laborieux. Depuis que je suis malade, il s'est renfermé, il est devenu froid. Je crois qu'il essaie de s'endurcir pour réussir à mieux affronter ce qui arrivera.

Mais en attendant, il ne pense pas à moi. Mes derniers moments ne seront pas les meilleurs de ma vie, je m'en doutais, mais j'aurais aimé qu'ils ne soient pas non plus les plus difficiles. Ce n'est malheureusement pas le cas.
Il ne vient même plus me voir, tu sais. Il dépose notre fille et vient la rechercher. Il ne passe plus de temps avec moi. Je sais bien qu'il a peur ! Mais moi aussi j'ai peur ! Et sa présence me ferait du bien, mais il ne pense pas à ça, visiblement.
Heureusement que ma Lucy est là. Si je n'entendais pas son rire régulièrement, si je ne voyais pas son visage plein de vie et ses yeux pétillants auprès de moi, je ne serai plus là depuis bien longtemps.

Si tu savais... Chaque jour qui passe m'angoisse un peu plus. Je prie tout le temps tous les dieux du monde pour que mon trésor reste aussi joyeux une fois que je ne serai plus là. J'espère de tout mon cœur que sa joie ne s'envolera pas avec moi et j'espère que son père l'aidera, qu'il sera là pour elle. Et ça, ça me terrifie encore plus parce que je ne lui fais pas confiance. J'ai peur qu'il laisse tout tomber, comme il est en train de le faire.

C'est pourquoi je voudrais que tu sois là. Tu es sa marraine, tu es ma sœur, tu devrais être là avec nous. Tu devrais veiller sur elle après, la soutenir et l'aider à comprendre tout ça.

Mais je ne veux pas te culpabiliser, je sais que ton travail est très important.

Ta sœur qui t'aime,
Hydinice.
Dernière modification par Arthur Grimms le 30 avr. 2016, 15:54, modifié 1 fois.

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03 avr. 2016, 15:50
 FanFic  Lucy
[center]Bonus - Chapitre 9[/center]

[center][Juste un rêve ?][/center]

Un Serpent. Minuscule, dans le creux de sa main, la tête entourée d'une sorte de halo noir de fumée. Et puis une douleur affreuse, immense, incommensurable. Une sensation de froid et deux petits trous dans sa paume fraîche. Autour d'elle l'humidité l'enveloppe, lui donne envie de se recroqueviller sur le sol et de se laisser aller à la souffrance, de crier. Elle n'a jamais été courageuse ou endurante. Mais elle ne fait pas cela. Elle sort de sa poche un petit flacon, pousse négligemment le serpent par terre, puis pose une goutte, une seule au creux de sa paume. Un petit rire taquin et tendre sort de ses lèvres, et elle hoquète de surprise. Ça n'est pas sa voix. C'est une autre voix, une voix qu'elle connaît très bien. « Petit chenapan va. »

Un autre lieu. Des larmes qui ruissellent sur ses joues. Des larmes qui ne sont pas les siennes. Et puis soudain son regard troublé par les larmes lui montre ce qu'il y a devant elle, et ses eaux salées vont rejoindre celles de son paternel. Deux peines immenses qui se mêlent, des larmes de l'enfant et du mari qui dévalent le même visage. Deux bras d'une force qu'elle n'a pas qui serrent un corps froid. « Je les tuerais mon amour… ils paieront. »

Un petit corps dans les bras, juste une petit fille, une fillette de cinq ans qui la regarde avec de grands yeux heureux. Un bonheur trop grand, un bonheur incompréhensible. Une porte qui se ferme violemment dans le fond de la pièce et la fillette qui lui échappe des bras. Une fillette qui tombe au sol. Une fillette qu'il ne ramassera pas, parce que soudain il voit les mêmes fossettes, les mêmes yeux, devant lui, au sol, morts, figés dans l'horreur. « Je ne veux pas de toi gamine. »

Puis soudain une avalanche de pierre, le merveilleux château de Poudlard qui s’effondre de toute part. Une pièce et quatre piliers, trois piliers pliants et fissurés et le quatrième brisé, au sol. Un serpent. Immense. Un serpent qui sort d'un mur et qui fait se croiser leurs regards. Un coup au cœur, la fin de tout. Les quatre piliers tombent.

Puis des larmes. Des larmes venant mouiller son cœur, son corps, son visage. Des larmes qui ne viennent pas de ses yeux. De la pluie. Ses yeux verts s'ouvrent doucement. Une douleur immense. Intense. Elle veut fermer les yeux, mais elle a la conviction profonde qu'elle peut tout arranger. Un simple chemin. La douleur du courage où l’apaisement de la lâcheté ? Alors pour la seule fois de sa vie peut-être, elle fait preuve de courage et se lève.

Et puis juste avant le réveil une voix douce et triste, la voix de sa mère, qui résonne dans le vide, apportant au réveil de Lucy les seuls mots qui resteront de sa nuit : « Nul rêve n'est anodin ma petite porteuse de lumière. »
Dernière modification par Arthur Grimms le 30 avr. 2016, 15:53, modifié 1 fois.

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