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05 déc. 2015, 11:00
Trick or treat!
La directrice fut d'abord étonnée de la réponse presque positive du jeune élève. Puis, elle soupira longuement aux paroles du jeune Serpentard, qui remarquait que ce serait plus pratique avec une baguette. Pensait-il qu’elle voulait lui causer une crise cardiaque ? Croyait-il que sa directrice était juste méchante, mais de la bonne grosse méchanceté gratuite, de la torture physique et mentale ? Kristen se demanda si d’étranges rumeurs ne circulaient pas à son propos. Elle prit un air faussement enjoué qui ne pouvait berner personne et dit :

« Excellente supposition, Monsieur Vendrale ! Vous êtes bien perspicace. »

Le professeur Loewy se dirigea vers le fond de son bureau. Elle passa un coup de baguette sur une étagère pleine de livres, qui s’avança toute entière, se détachant du mur, dans un bruit de frottement sourd. Les livres tremblaient et certains menaçaient de tomber, mais tout resta, par chance, tout à fait en place. Sur le côté qui venait de s’agrandir, une sorte de petit découpage apparaissait. C’était une ouverture. Kristen retourna chercher la baguette du jeune garçon et lui rendit d’une main molle, dans son habituelle attitude de désintéressement.

« Puisque je souhaite malgré tout m’éviter l’embarras d’un malaise de votre part, si je vois que vous ne pouvez supporter votre peur, j’interviendrais pour interrompre l’exercice. »

Faire affronter sa plus grande peur à ce Serpentard promettait d’être un exercice d’humilité fort intéressant. Pleine d’évidentes bonnes intentions, la directrice n’avait pas pour ambition de traumatiser l’élève de Serpentard : cela ne l’intéressait en aucun cas et aurait été une pure perte de temps. Non, ce qu’il fallait, c’était lier l’utile au désagréable et permettre une punition rejoignant son but premier : éduquer. Après tout, ne dit-on point qu’il faut toujours punir un coupable, non pas par vengeance, mais pour lui éviter la tentation de la récidive ? C’était donc le devoir de Kristen de procéder à cet exercice.

« Lorsque l’Épouvantard sortira, n’oubliez pas de penser à quelque chose qui vous amuse et prononcez vers lui la formule Riddikulus. Compris ? Riddikulus. Visualisez l'Épouvantard d’une façon ridicule et n’oubliez pas que vous êtes et serez toujours maître de votre peur. »

Dans l’idéal, il fallait voir la peur comme une illusion, une vaste mascarade de l’esprit qui agit sur notre corps et le paralyse, un sentiment invasif qui prend le contrôle mais qui, au final peut se repousser d’un revers de main avec un peu de calme et beaucoup d’inconscience. Il faut se dire que toutes les peurs sont infondées, que nous sommes tellement au-dessus de tout cela, que rien ne peut nous atteindre, postés dans notre tour d’ivoire du courage. Evidemment, la théorie est plus accessible que la pratique.

Elle se recula jusqu’à se retrouver à côté de l’élève. Elle lui posa la main sur l’épaule pendant une demie seconde – quand même, il ne fallait pas abuser de sympathie - et fit quelques pas de plus en arrière. Elle prit son inspiration et tendit sa baguette vers l’ouverture dans l’étagère. Le bras bien en l’air, elle murmura quelque chose d’inintelligible et un clic se fit entendre. La porte s’ouvrit très lentement dans un grincement peu rassurant.

Attention, le petit oiseau va sortir…

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
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26 déc. 2015, 19:00
Trick or treat!
"Excellente supposition, Monsieur Vendrale ! Vous êtes bien perspicace."

*Ha oui ?*


Antony n'arrivait pas très bien à cerner sa directrice. C'est qu'elle changeait apparemment rapidement d'humeur ! Ça rappelait bien à Antony sa pauvre préfète et amie Amaëlle Nelly, ou sa marraine Caroline Purelune... Ses deux préfètes en fait ! Mais Miss Loewy et elles n'avaient rien d'autre en commun ! Si ce n'est leur goût pour la domination peut-être...
Antony s'embrouillait l'esprit... Il n'était pas là pour penser à Amaëlle, ou à une quelconque réelle définition de ce qu'est la domination. Il avait déjà fort à faire avec sa définition de la peur et avec l'épreuve qui l'attendait à présent. Surtout que la jeune femme ne l'encourageait pas tant que ça, dans ses longs soupirs accusateurs et impérieux.
Elle se détourna de lui et se dirigea vers le fond du bureau. D'un coup de baguette, comme si elle eut touché un des livres de l'étagère et dévoilé un passage secret, un meuble entier du bureau se mit à trembler et à se déplacer latéralement contre le mur. Le raclement s'interrompu enfin lorsque fut entièrement dévoilé une petite ouverture où Antony ne pouvait pas voir ce qui se trouvait à l'intérieur. Apparemment, sa directrice connaissait déjà parfaitement son bureau, malgré sa récente prise en fonction de son poste, avec le départ de Miss Grayce.
Mais à quoi pouvait bien lui servir cette ouverture ? Cacher son Epouvantard ? Il devait être enfermé quelque part à l'intérieur puisque rien ne sortit du renforcement.

"Lorsque l’Épouvantard sortira, n’oubliez pas de penser à quelque chose qui vous amuse et prononcez vers lui la formule Riddikulus. Compris ? Riddikulus. Visualisez l'Épouvantard d’une façon ridicule et n’oubliez pas que vous êtes et serez toujours maître de votre peur."

Antony n'avait jamais vu d'Épouvantard dans sa courte vie, et il se demandait bien en quoi cette créature allait se changer... Antony devra donc improviser pour trouver quelque chose de ridicule. Il n'avait sincèrement aucune idée de ce qui était sa peur la plus profonde. Mais, emplit de curiosité, il releva le défi, inconscient du danger... Qu'il s'apprêtait à courir...

Miss Loewy se recula d'ailleurs pour enfin libérer la créature. Elle posa un court instant sa main sur l'épaule du garçon, qui sursauta presque, perturbé, d'une part, par cet étrange élan de compassion de la jeune femme et, d'autre part, par le fait que sa directrice, une personne aussi importante qu'elle, venait tout juste de le toucher lui ! Antony ! Un pauvre petit élève comme lui.
Elle leva sa baguette, et d'un étrange murmure, prononça une formule inintelligible...
Un cliquetis sourd se fit alors entendre dans l'ouverture.
Et un râle lourd et froid raisonna dans la pièce...

Antony, s'attendant à voir sortir une créature de l'ouverture, aperçut un étrange liquide rouge coulé hors de l'ombre de l'ouverture... Un étrange liquide pourpre qui commençait à former une petite flaque. Deux grandes formes sortirent alors de l'ouverture et virent s'écrouler à terre.
Antony ne réalisait pas très bien ce qui se passait. Où était la créature ?
Mais ses mains se mirent alors à trembler sans aucun contrôle dessus, à mesure qu'il commença à reconnaître les formes qui étaient allongées au sol. D'abord, sa mère... Et l'autre son père... Couchés dans une mare de sang.
Antony trembla de plus belle, tandis que le sol sembla céder sous ses jambes. Il s'écroula, tandis que ses jambes commençaient à convulsionner. Lui-même ne comprenait pas bien ce qui se passait.
Une troisième forme émergea de l'ombre, mais celle-ci n'était, cette fois-ci, pas aussi inerte que les deux autres. C'était le grand-père d'Antony... James. Baguette à la main, ce dernier ne semblait pas comprendre ce qu'il se passait, incrédule devant le corps de sa fille et de son beau-fils...

~ Antony n’est point un drame, Antony n’est point une tragédie, Antony n’est point une pièce de théâtre, Antony est une scène d’amour, de jalousie, de colère, en cinq actes. ~
~ Famille Schialom ~
Do not go gentle into that good night.

28 déc. 2015, 14:16
Trick or treat!
Kristen ne s’était pas préparée à une telle apparition. Lorsqu’elle était encore professeur, elle avait pu voir des Épouvantards prendre de nombreuses formes : araignées, serpents, souris, mamans en colère, mauvaises notes, des étendues d’eau, une foule, une tombe et dans les pires cas une tombe au nom de l’élève. Ces visions de mort, déjà, la mettaient mal à l’aise. Elle ne comprenait pas comment des gamins pouvaient si jeune avoir des peurs si concrètes, finalement si réalistes et si raisonnables. Elle ne voulait pas que des enfants expérimentent ces peurs-là, qui souillaient leur innocence. Alors, quand elle vit la forme que prenait l’Épouvantard devant le jeune élève de Serpentard, elle eut un mouvement de recul, surprise. Puis déterminée, la directrice se précipita entre l’élève et son Épouvantard, baguette levée, afin d’empêcher l’élève de faire face plus longtemps à pareille horreur. Elle entendit l’élève tomber derrière elle. Elle se retourna rapidement, constata que sa position n’était pas si critique, et fit de nouveau face à l’Épouvantard.

L’être se déformait, tourbillonnait, et dans un mouvement ralenti, il stabilisa sa forme. Kristen se retrouva face à sa plus grande peur. Son cœur se mit à battre plus fort et ne pensa plus à rien d’autre qu’à ce qui se trouvait en face d’elle. Elle se trouvait dans le vide, il n’y avait plus qu’elle et cette chose. C’était un être misérable, une chose rampante, comme un cadavre en état de décomposition. Devenue incapable de se servir de ses jambes, elle avançait vers Kristen à l’aide de ses bras. Ses seuls vêtements étaient des haillons, ses cheveux se faisaient rares, ses joues comme le reste de son corps étaient trop maigres, sa peau d’une couleur hésitant entre le gris et le marron. Son regard, quant à lui, était pitoyable, il l’implorait. Ce regard, ces yeux, c’étaient ceux de Kristen. Cette chose, c’était elle. Et elle approchait, inévitablement, avec ses bras osseux couverts d’une peau moisie. Ses lèvres bougeaient, et si Kristen ne savait habituellement pas lire sur les lèvres, elle comprenait cette fois ce langage. C’était un requiem de supplications, une symphonie macabre d’adjurations ; puis la chose baissait la tête, résignée, et concluait dans un gémissement que seule Kristen pouvait comprendre : « Non, personne ne viendra m’aider, je suis seule, toute seule, je n’ai personne. »

La directrice resta figée un moment, déglutissant. Cet être était la synthèse de ses échecs, elle-même ayant tout raté, et se retrouvant seule et faible face à son insuccès. Sa baguette était toujours pointée sur cette chose répugnante, son bras tremblait. Elle avait déjà vaincu ces créatures, mais depuis la dernière fois qu’elle y avait fait face, il y avait quelque chose de changé. Sa peur était plus grande mais aussi plus réprimée, niée, enfouie au fond d’elle. Maintenant qu’elle pouvait se manifester, elle revêtait un costume d’horreur plus impressionnant encore. La chose s’approchait, dangereusement maintenant.

Alors, elle vit son visage, à lui ; et elle entendit ses mots de dédain : « Lamentable, une fois de plus ». La directrice se reprit. Personne n’était autorisé à la dénigrer, personne ne pouvait lui dire quoi que ce soit, parce qu’on ne pouvait pas savoir ce qu’elle avait enduré, et avec quelle force elle s’était battue pour surmonter toutes ces épreuves. Non, elle n’était pas lamentable, loin de là. Elle avait des progrès à faire, certes, elle pouvait devenir plus forte, encore et encore, elle trouverait cette puissance et paierait le prix pour l’obtenir, mais aujourd’hui, elle n’était pas lamentable. Elle regarda son double rampant avec un profond mépris, le prenant de toute sa hauteur. La chose tendit un bras misérable vers Kristen, avec ces mêmes yeux suppliants, et la directrice répondit doucement, entre ses dents, comme un sifflement pernicieux :


« Tu ne m’intéresses pas. »

Elle pointa sa baguette presque à ses pieds, visant mieux l’ersatz de cadavre qui s’y trouvait et prononça la formule ‘’Riddikulus’’. Alors, la chose se mit à rétrécir, sa chair gonfla, ses membres se collèrent entre eux, sa peau demeurait entre le gris et le marron, ses dents rentrèrent dans ses gencives et finalement, ses yeux ne furent plus que deux minuscules points noirs sans expression. C’était devenu un très beau veracrasse, du genre modèle d’exposition, avec des dimensions parfaites. Il rampait en rond sur le sol, ne savant plus où aller. Kristen, d’un coup de baguette, l’expédia dans l’ouverture de la bibliothèque et réordonna le tout, expirant profondément.

Le professeur Loewy se retourna vers l’élève de Serpentard, dont les mains tremblaient encore de façon apparemment incontrôlable. Malgré ces minutes qui lui avaient semblé être des heures, elle n’avait pas mis longtemps à se débarrasser de l’Épouvantard. Elle le regarda, réfléchit quelques secondes. Inspirant un grand coup et fermant les yeux, elle leva sa baguette sur lui. Lorsqu’elle les rouvrit, son regard trahissait une certaine détermination. Elle ne pouvait pas se permettre de douter de ce qu’elle ferait – c'était un acte très éloigné de la convention et un sortilège qui pouvait être dangereux si l’on se permettait de flancher en le lançant.


« Oubliettes. »

Antony Vendrale ne se souviendrait pas qu’il avait dû affronter un Épouvantard ce soir-là ; et le professeur Loewy veillerait à ce qu’on le préserve de cet exercice avant un certain temps. Il n’était, de toute évidence, pas prêt à affronter sa plus grande peur qui à sa décharge était particulièrement difficile. Sa mémoire s’arrêterait à cette punition écrite un peu fastidieuse, et c’était tout. Un temps viendrait où la directrice pourrait – peut-être - lever le voile de l’oubli.

♪ mi sol la mi fa ♪
Bravo, tu as trouvé le premier indice ! Mais ça n’est pas aussi simple…
Dernière modification par Kristen Loewy le 24 nov. 2016, 18:49, modifié 1 fois.

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31 juil. 2016, 13:31
Trick or treat!
Antony se réveilla dans le fauteuil peu confortable où il avait pris place quelque minutes auparavant, les fesses reposées sur le coussin qu'il était allé chercher près de la cheminée. 'Réveiller' était un bien grand mot à vrai dire. Il ne lui sembla pas se réveiller, mais plutôt qu'il avait eut un certain moment d'absence qui ne lui avait pas vraiment semblé long. Il ne savait pas très bien ce qui lui était arrivé et il n'avait visiblement jamais ressenti un tel sentiment d'oubli auparavant.
Antony, toujours groggy, tenta de regarder autour de lui. Il nota d'abord qu'il venait sûrement de surréagir à son absence, que ses premiers mouvements brusques avaient peut-être éveillé l'attention de sa directrice qu'il aperçut devant lui, les yeux rivés sur son parchemin, toujours en train de griffonner. Elle ne semblait pas le remarquer. Que pouvait-elle bien écrire qui lui requérait autant d'attention ?
Antony se redressa lentement, se saisissant des accoudoirs de sa chaise comme d'appui. Malmenant son coussin durant ce redressement, il prit aussi lentement le temps de le replacer correctement sous son fessier, avant de se rendre compte que de larges gouttes chaudes perlaient sur son front, venant s'écraser sur ses cuisses et en imbibant le tissu. Il s'agit en fait de goutte de sueur. Il ne faisait pourtant pas si terriblement chaud. Pour quelle raison suait-il autant ? Antony savait que le sommeil avait comme propriété de faire suer le dormeur, mais à ce point ?
Toujours aussi lentement, conscient des risques qu'il prenait, Antony approcha sa manche de son front pour y essuyer le liquide poisseux.
Mais à mesure que son corps retrouvait de ses capacités mobiles, le jeune garçon recouvrait aussi sa sensibilité. Et il se rendit vite compte que de vives douleurs se faisaient ressentir derrière sa tête et dans le bas de son dos. Des crampes peut-être ? Pas sûr, l'arrière de crâne non. Plutôt des douleurs liées à un choc.
Antony se perdit rapidement dans ses pensées avant de se ressaisir avec un haut-le-cœur, alors qu'il eut cru l'espace d'un instant que la directrice le fixait du coin des yeux, toujours rivé sur ses parchemins. L'avait-elle vu ? Ne serait-ce qu'un instant ?

Antony n'en était pas trop sûr... Il entreprit de vite reprendre sa dissertation, car le temps imparti devait toucher à son terme, surtout s'il sommeillait ainsi en plein exercice ! Mais Antony doutait lui-même d'avoir dormi. Ce n'était pas la même sensation. Cela ressemblait d'avantage à un clignement des yeux un peu plus long que les autres.
Mais l'heure n'était pas à ce genre de réflexions, mais bien à la dissertation !

Antony constata où il en était resté. Mais en se relisant, il se rendit compte qu'il ne se souvenait pas du tout avoir écrit cela ! Il en était apparemment même arrivé à la conclusion ! Les mots "En conclusion" semblaient d'ailleurs le narguer devant un tel oubli de sa part.

Ne sachant le temps qu'il lui restait Antony entrepris de rapidement se lire, avant de vite compléter cette conclusion. Quand il eut enfin fini de tracer ses derniers mots de sa plume, il releva les yeux vers sa directrice, avant d'annoncer :


"Excusez-moi miss, mais j'ai terminé."


Reducio
Désolé pour le retard. J'ai pris quelques libertés, ne sachant où vous vous trouviez à mon réveil. Si cela ne convient pas, je me tiens à votre disposition par hibou pour apporter à ce poste les modifications qui conviendront.

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