Mercredi 28 avril 2049
Dans l'après-midi
Suite de ce rp

Premier endroit qui m'est venu à l'esprit c'est cet arbre sur lequel s'était percher la blondinette, c'est également ici que tant de choses se sont produites, je ne saurais pourtant pas en citer une. Je suis pas venu méditer, je ne le peux pas, pas maintenant. Je dois juste... Me poser. Céder à la colère est la dernière chose que je veux, il faut à tout prix éviter de s'énerver, je ne veux plus être en colère. Je vais... Je vais juste m'allonger contre l'arbre et regarder le ciel où les feuilles de l'arbre dessinent à chaque instant un paysage différent sous mes yeux, chaque paysage est unique et en une seule secondes tant s'enchaînent sous ce doux vent, c'est plutôt... Pas réconfortant mais apaisant plutôt, je me sens très mal mais c'est beaucoup plus supportable sous ce spectacle.

De toute façon, ça ne va pas durer longtemps, je sais qu'Eli ou Esme voire les deux va ou vont venir par le plus grand des hasards, ou pas, j'aurais pu rester là-bas près d'elles sans rien risquer, le problème cependant, c'est que j'aurais été en colère et je veux à tout prix éviter de me mettre en colère à nouveau, je ne veux pas être en colère... C'est pour ça que je suis là, mais je ne sais pas si je supporterais l'une ou l'autre et encore moins les deux filles. Mais je sais que peu importe où j'irais je serais rattrapé, ce n'est pas une intuition mais plutôt mon instinct qui parle.

Elles avaient douté de la confidentialité des toilettes abandonnées, lorsque cette sortie anonyme tout en fumée, et en claquements de portes avait retenti. Les filles avaient donc décidé de poursuivre cette discussion au calme. Éli savait exactement où amener son amie, et même si à la base, elle était sensé en parler à la bande avant de faire entrer quelqu'un dans le cercle fermée de la cabane de l'amitié, cette fois serait l'exception.

Ne lachant pas la mains de la griffonne, qu'elle avait saisie juste avant de sortir des toilettes, elle marcha d'un pas rapide, déterminée à vite retrouver l'air frais qui calmerait un peu leur colère. Après quelques minutes, leurs pas franchirent enfin le seuil de la porte menant vers le parc, et éli stoppa leur marche pour respirer sans retenue la nature s'offrant à elles.

Un sourire lancé vers Esme, la poufsouffle finit par descendre en direction du lac, s'engouffrant légèrement vers les arbres ou se trouver, cachée plus loin, leur cabane. Une vague d'excitation parcourut éli à l'idée de devoiler leur petit secret, et la sensation de bien-être qu'elle ressentait là-bas, à Esme. Elle fut pourtant forcée de stopper net ses projets. Ses yeux s'étaient posé sur quelque chose qu'elle aurait préféré ne pas voir.

Le destin aimé beaucoup trop jouer avec elle ces temps ci, mais elle ne comptait pas le laisser décider de tout. Le chemin vers la cabane croisait celui du griffon , mais continuant ses pas comme si de rien n'etait, d'un geste discret elle pointa le garçon du doigt pour informer Esme de son intention de passer à côté de lui sans rien dire, lui demandant de faire pareil.

- Vous savez que je vous sens n'est-ce pas ?

Vous auriez pu contourner, passer plus loin, vous savez que je suis là mais vous passer tout de même juste à côté de moi. Ca me saoul et pas qu'un peu, c'est presque de la provocation de Eli car je sais pertinemment que Esmeralda cherche à m'éviter et qu'elle préfère l'intérieur à l'extérieur. Je sais pas pourquoi j'ai fait la remarque que je sais qu'elles sont là, mais je l'ai fait, sans doute pour entendre le son de sa voix ou pour qu'elle m'accorde un minimum d'attention ou d'importance. Elle est devenue si froide, est-ce toujours la personne que j'ai connu ? Extériorise-t-elle seulement ce qu'elle ressentait vraiment pour moi ? Peut-être que je vois rien, comme d'habitude, je n'aime pas ne pas comprendre ce qu'il se passe.

Et pourtant, les feuilles dansent sous mes yeux et le paysage change, je ne comprends pas comment je peux voir ça, le comprendre, comment ces feuilles bougent, pourquoi elles bougent, pourquoi le ciel est de cette couleur ou ce le mouvement des nuages. Je ne comprends rien de tout ça et je ne l'ai jamais compris, pourtant, ça ne m'a jamais frustré et j'en ai jamais vraiment eu quelque chose à faire.
Pareil pour les gens et les animaux, pourtant, ne pas comprendre le comportement de ma sœur c'est différent... C'est comme si elle était une poupée russe dont la plus grosse couche brûlait pour peu à peu laisser place à une couche beaucoup plus trash...

très charmant...

Forcément, qu'il allait les remarquer, mais clairement à cet instant, Éli s'en contrefichait royalement, trop déterminée à tracer son chemin. Pourtant, la façon qu'il avait de toujours rendre les choses banales, dénigrantes, lui fit serrer les dents. Qui disait ça ? Il ne pouvais pas juste dire qu'il les avaient entendus, ou vu, sérieusement !

ouai Red, et puis ? Qu'est ce que ça nous fait que tu nous "sens" ? Super...contente pour toi. Bouche toi l'nez qu'est ce que tu veux !

Reserant ses doigts sur la main d'Esme, la poufsouffle tourna son visage vers la grifonne, et pour seule reponse à l'intervention de Redose, elle lança un "non" de la tête à sa sœur. Ne pas répondre, et complètement l'ignorer, c'était la ligne de conduite qu'elle imposa à son amie. Elles n'avaient pas encore eut le temps de définir leur façon d'agir face à lui, et elle comptait bien le faire avec Esme juste après, pour éviter de ne pas savoir quoi faire la prochaine fois dans ce genre de situation, mais pour l'instant, puisque son amie semblait lui faire confiance, c'était son initiative qu'elles suivraient.

Les pas des filles se firent plus rapides en passant à côté du garçon, et la pression de leurs mains sembla se resserrer spontanément comme pour s'encourager dans leur attitude. Encore quelques mettre, et elles auraient assez de distance avec lui pour se sentir plus libre de parler. Encore quelques mettre sans un regard, sans le moindre signe que sa présence les affectaient, presque comme s'il n'existé pas pour elles à cet instant.

Ignorez moi vous avez raison, pas comme si ça avait du sens de toute façon, pas comme si c'était problématique de toute façon. C'est comme ça et je peux rien faire, ni réparer cette situation, ni la changer, ni l'échanger, ni l'arrêter. Je suis impuissant comme à chaque fois, j'aimerais être plus fort...
Je suis beaucoup trop faible. J'ai aucun pouvoir sur tout ça, tout ça c'est... C'est pas ma faute, c'est pas ma faute et je peux rien y faire. J'aurais pas de problème à assumer si ça avait été ma faute mais ça n'aurait jamais pu être ma faute, je n'aurais jamais provoquer cette situation, j'aurais et j'ai tout fait pour l'éviter. Blesser ma sœur aussi profondément ? Jamais. Je- Non...

Punaise... Bon, j'ai pas envie de me retrouver comme en décembre alors même si ce qu'il se passe actuellement est au moins 100 fois pire je ne serais plus aussi lâche et larve. Je suis pas assez calme pour méditer mais je suis pas assez lâche pour rien faire et laisser le temps passer. Je trouverais bien une solution mais faut avouer que là... C'est la bouse. La bouse profonde.
C'est à dire que je ne peux pas me faire pardonner puisque j'y suis pour rien, je ne peux pas non plus réparer la faute car c'est beaucoup trop grave, je ne peux pas non plus abandonner ou que sais-je...

Réfléchissons...

Elles avaient parlé de tout et de rien, presque pour éviter le sujet autant qu'elles l'avaient évité lui. Comme elle l'avait espéré, la confidentialité de la cabane et le lac non loin apaisèrent un peu les choses, et la poufsouffle essaya au mieux de transmettre à la griffonne des ondes positives, malgré la tristesse qui semblait la submerger. Et puis, après une quarantaine de minutes, la poufsouffle raccompagna sont amie à sa demande, jusqu'aux portes de la salle commune des rouge et or.

Si elle avait fait bonne figure pour soutenir Esme, essayant de passer par dessus ses révélations terribles pour lui changer les idées, et si elle n'avait pas insisté pour qu'elle lui raconte le fond du problème en détails, elle n'avait pas oublié pour autant le regard triste et douloureux que la plus jeune avait sur le visage dans les toilettes abandonnées. Elle ne pouvait pas oublier, et il était hors de question qu'elle laisse passer ça.

Une fois la salle commune Gryffondor refermée sur son amie, Éli dévala les marches rapidement pour retourner dans le hall. Il ne c’était passé qu'une heure depuis leur évitement avec le frère d'Esme, la poufsouffle avait donc bonne espoir qu'il soit encore dehors. Debout, elle s'adossa sur un mur en fixant la porte d'entrée donnant vers le parc, elle était prête à attendre un moment, et s'il ne venait pas, elle le trouverait de toute façon au dîner tout à l'heure. Qu'il se pointe maintenant, ou qu'il descende dans quelques temps pour manger, Éli comptait bien avoir une discussion avec lui d'une façon ou d'une autre.

- Et maintenant quoi ?

Face à face comme deux cowboys, je ne lui dois rien mais ça ne m'étonnerait pas qu'elle commence à me tirer dessus. Elle a pu entendre la version d'Esme et dans sa version je suis sans doute l'unique coupable de tout ce bretzel de merlan frit. C'est peut-être le cas après tout et même si ça m'échappe
complet de voir en quoi ça changerait quoique ce soit que ce soit vrai ou non que je sois l'unique coupable ou plutôt responsable de tout ça ni en quoi je pourrais être d'une manière ou d'une autre être reconnu comme unique responsable, je préfères chercher tout les arguments qui contreviennent à ce que soit établi ce présupposé. Oh, je pensais pas être capable de faire une phrase aussi bien construite un jour. Sympaaaa...

Malheureusement le plus petit des bonheurs en ces temps troubles est anéanti devant Elisabeth, son regard, elle m'en veut ? Je m'en voudrais sûrement à sa place et je m'en veux déjà, qui n'a pas de raison de m'en vouloir à ce niveau ? Personne. Mais à force de me regarder ainsi je vais commencer à croire que j'ai vraiment des raisons valables de m'en vouloir alors même que j'y suis pour rien !
J'aurais pas non plus la prétention de me placer en tant que victime bien sûr... J'ai tout de même fait un truc mais un seul et c'était tellement minime...

Je suis encore dehors, je peux fuir mais je ne veux pas être lâche.
Elle est dedans à m'attendre pour me cuisiner, je m'y attendais et je suis quand même venu.

La porte du château s'ouvrit enfin.
Il était là, et cette fois elle ne fuirait pas son regard. Se relevant du mur pour se camper avec assurance sur ses jambes, elle le toisa sans ménagement. Est-ce qu'il s’était rendu compte de l’état dans lequel sa sœur était tout à l'heure ? Est-ce qu'il s'avait pourquoi au moins ? Où est-ce qu'une fois encore, ses prétendus pêchers avaient disparu de sa mémoire aussi vite qu'ils avaient percuté sa victime ?

Son regard ne semblait pas rempli de culpabilité, ni de colère, ni de doute... Aucune trace de tristesse non plus, à quoi elle s'attendait ? Peut-être à un peu de compassion, un peu d'empathie, c’était sa sœur quand même !!! Elle ne savait pas à quel niveau il était responsable de l'agression d'Esme, mais son nom n'avait pas été prononcé pour rien, elle ne l'avait pas ciblé sans raison à ce moment-là, Éli en était sûr. Sa sœur dans sa grande gentillesse, n'avait rien dit contre lui, pas vraiment, mais elle l'avait sous-entendu.

Éli voulait des certitudes, et elle les voulaient maintenant !
Il lui avait tellement dit qu'elle devait devenir plus forte, qu'elle devait arrêter d’être cette version trop larmoyante et manipulable, mais elle ne s'imaginait pas que c'est à cause de lui qu'elle aller enfin comprendre pourquoi.

- Maintenant ? Maintenant, on va avoir un problème toi et moi. Déjà, tu vas commencer par m'expliquer pourquoi ta sœur est dans cet état. Et j'veux la version détaillée. Elle avait prononcé ses paroles sérieusement, sur un ton sec, et sans jamais quitter son regard noir une seconde. Déterminée, cette fois elle n'avait plus du tout envie de jouer.

- Rectification, tu vas avoir un problème avec moi. Parce que si ma sœur ne t'a pas dit la version détaillée c'est que ce ne sont pas tes oignons et si tu ne viens que pour ton problème avec moi et son problème avec moi, alors ce ne sont pas mes oignons.

Ce ne sont pas tes oignons, ce ne sont pas mes oignons, pourtant c'est bien moi au milieu de tout ce bousier, fin, pas tant que je suis au milieu du bousier mais Esmeralda et Elisabeth ont un problème avec moi et ça n'est pas réciproque. Je ne peux pas me défendre face à Esme pour la simple raison que je ne suis pas en tort et qu'elle ne veut pas m'écouter, Elisabeth c'est subtilement différent, je suis toujours pas en tort mais c'est pas qu'elle ne veut pas m'écouter, elle ne veut écouter que ce qu'elle veut écouter. Que je suis fautif, que je suis responsable, que je suis... Le grand méchant loup de l'histoire.

- Tu as quelque chose à ajouter ?

Bien sûr que tu as quelque chose à ajouter Elisabeth, tu as toujours quelque chose à ajouter, tu as toujours cette envie j'imagine, de m'attaquer ou d'être plus que moi. Mais fais donc à ta guise, je le mérite tant après tout, fin, d'après vous et c'est ce qui compte d'après vous donc bon.

Toujours chercher à détourner la question, à répondre ailleurs, autrement, ou pas du tout. Il n'avait pas changé sur ce point, mais cette fois elle n'avait pas envie de le laisser faire. il voulait jouer, qu'il joue tout seul. La poufsouffle ne bougea pas, son regard ne laissa aucun moment de répit à celui du garçon, il pouvait fuir autant qu'il le voulait, elle ne lâcherait rien cette fois.

La jeune fille avait la sensation que cette histoire était importante pour Esme, et donc, elle l’était aussi pour elle.
- J'ai aucun problème avec toi, mais pense c'que tu veux en vrai, c'est pas important. Esme est mon amie, et j'ai pas l'choix que d'la protéger, j'aimerais juste savoir de qui. D'un mouvement fluide, elle leva sa main ou l'anneau invisible trôné sur son doigts, sans lâcher le garçon des yeux pour autant. Tu me dois la vérité, parc'que je te l'demande. Et, il me semble que tu m'a dit un jour que ta sœur était 1000 fois plus importante que toi dans ce contrat. Vrai ? J'le fait pour elle, pas pour toi. Je veux pas la forcer à me raconter, mais toi j'peux, et j'le fait. Parc'que j'ai besoin de savoir c'qu'il lui est arrivé pour l'aider correctement, et qu'il est hors de question que j'lui fasse plus de mal en lui demandant de revivre les choses pour ça ! Tu veux vraiment jouer à me cacher des informations qui pourrait m'aider à rendre ta sœur moins triste ? C'est toi qui voit Redose.

La jeune fille n'avait pas haussé le ton, pas bougée d'un centimètre, seul ses mots avaient migré jusqu’à lui sans faire de vague. Pour la première fois, elle avait l'impression d’être dans le juste, et de ne pas avoir besoin de plus d'artifices pour faire entendre sa voix. Elle ne pouvait pas le forcer à être un bon frère, mais elle espérait qu'il le soit aujourd'hui, peut importe ce qu'il avait fait, et les conséquences que cela aurait sur leur relation futur. Elle redouter ses paroles, elle redouter de ne plus jamais le voir de la même façon après, mais seule Esme comptait à cet instant.