Les questions fusaient, mais pour autant, les élèves de Poufsouffle n'étaient plus vraiment inquiets des événements qui se produisaient autant à l'intérieur qu'à l'extérieur du château. Particulièrement trois, celles de Maggy, James et Paul.

— Une guerre, c'est peu probable, vu tous les traités qui unissent la France à la Grande-Bretagne et à tous les pays de de la Communauté Magique Internationale. Il dirige ensuite son regard vers Paul tandis qu'il finit son propre jus de citrouille. Je ne le comprends pas plus. Peut-être qu'elle s'oppose à son gouvernement ? Ça serait une raison suffisante, surtout vu la mainmise qu'a le Ministère français sur l'éducation...

Ambre s'avança alors et Wilhelm planta son regard dans le sien avant qu'elle ne le tournât vers les élèves.

— Ça n'a jamais empêché les mauvaises actions, mais il est mieux d'avoir l'opinion publique avec soi, au risque de paralyser le pays et les institutions. Ambre poursuivit et le Directeur des Poufsouffle hocha légèrement de la tête. Je n'étais plus à Poudlard sous la direction de Gardner. Tout dépend de ce qu'a Ricoter en tête, mais s'il y a une raison politique se cachant là-derrière, il y a bien des chances que le nouveau Directeur de BeauxBâtons soit en effet beaucoup plus sévère que Madame Luneau...

James écoutait toujours les réponses du professeur Heltowni et essayait de comprendre cette histoire pour le moins compliquée.

"Bien. Je crains bien que nous ne puissions rien faire pour aider en cet instant ; il ne reste plus qu'à attendre..."

Alors le préfet de Poufsouffle attendit sans rien faire, mis à part penser. Michel Dupuy disait, "l'attente est en proportion du bonheur qu'elle prépare", le garçon se basa alors sur cette citation et se dit que plus l'attente serait courte, plus il y aurait de chances que le bonheur se retrouve écrasé par le malheur. Il espérait donc que cette attente-là serait interminable, somme toute. En fait, l'attente était peut-être le prix à payer pour avoir droit au bonheur...

Maggy écouta attentivement les questions ainsi que les réponses a toutes les questions posées par les Poufsouffle. Puis elle approuva se qu'annonça son coéquipier, il ne pouvait rien faire d'autre que d'attendre des nouvelles de ce qui se passait en dehors de la salle commune des Poufsouffle. Son cerveau ne cessait tout de même de bouilloner, cherchant... quoi... elle même ne savait pas mais elle avait besoin de s'occuper l'esprit.

Paul écoute silencieusement les discussions entre les élèves et le professeur Heltowni. Il ne sait ni quoi penser, ni quoi ressentir... Tout ce qu'il sait, c'est qu'il a beaucoup de mal à faire le vide dans sa tête, tant les questions, réponses et hypothèses envahissent la salle commune. Il soupire mais ne parle pas. Toute cette inquiétude provoquée par les événements de la soirée le démoralise. Aussi, lorsque James propose la solution la plus avisée (attendre), Paul ne trouve rien d'autre à faire que de hocher la tête d'un air approbateur.

Ambre avait raison. Eux ne pouvaient rien faire, mais les professeurs pouvaient aider, effectivement. Celle-ci s'enfuit dans son dortoir, sûrement pour chasser toutes ses idées de sa tête. James répondit à Isobel.

"Je pense que cela ne sert à rien de s'exciter ou de faire des plans sur la comète. Le mieux à faire est, selon moi, de se rendre dans son dortoir respectif, et de dormir, tout simplement."

Le garçon chercha les approbations de Maggy, Paul, et le professeur Heltowni, avant de boire une gorgée de jus de citrouille.

Bien qu'il espérait le contraire, les choses ne se déroulèrent pas tout à fait comme prévu. À l'image du reste de la soirée, en somme. Ambre éclata d'une fureur qu'il ne lui connaissait pas et courra dans ses dortoirs. James en profita pour répondre à Isobel, tandis que le Directeur des Poufsouffle gardait les sourcils levés, surpris de la réaction de la jeune fille, comme bon nombre d'élèves.

— Sage idée, James. Il se pencha en avant, s'appuyant sur les accotoirs du fauteuil. Mais tout d'abord, Maggy et Isobel, allez discuter avec Ambre. Faites-lui comprendre que si rien ne peut être fait pour le moment, cela ne vaut pas pour la suite ; les autres, vous êtes libres d'aller vous coucher immédiatement ou de vous détendre. Un seul mot d'ordre : le calme. Je reste ici encore un moment. Est-ce bien compris ?

Il se resservit une gorgée de citrouille et en profita pour finir son verre. Tandis que les élèves discutaient, il agita sa baguette près de la fenêtre et déplia l'échiquier magique qui était rangé, afin de donner une distraction possible à ses élèves.

Maggy ecouta les paroles de James puis les approuva d'un signe de tête avant que leur directeur de maison lui demande, avec l'aide d'Isobel, d'aller parler à Ambre. Elle se leva donc de son pouff, laissa boisson et aliments et prit la direction du dortoir. Avant de partir, elle souhaita une bonne fin de soirée aux autres Poufsouffle, en espérant que tous aller réussir à s'endormir malgré les événements de la soirée. Puis elle se retourna et repris la direction des dortoirs en espérant qu'Ambre allaitbien vouloir entendre les paroles de leur directeur de maison.

En entendant les paroles de Mr Heltowni et de James, Ambre Baxrendhel fronce les sourcils, et laisse exprimer sa frustration : elle trouve ça lâche de rester dans la salle commune sans rien faire, surtout étant donné la gravité de la situation. La batteuse des Frelons se met à verser une larme tandis qu'elle se précipite vers son dortoir. Un long silence accompagne son départ, et Paul commence à en avoir assez des longs silences. Puis les élèves murmurent entre eux sur ce qui vient de se passer, et James dir qu'ils ne peuvent rien faire de toute façon, et qu'ils devraient se détendre et penser à autre chose, ce qu'approuve le directeur de maison, qui ordonne à Maggy et à Isobel de retrouver Albre avant de dire aux autres Poufsouffle de ne pas s'inquiéter et de se détendre.

Paul reste pensif après l'intervention d'Ambre. Il ressent comme une grande impuissance, et ce sentiment lui rappelle un souvenir : le jour de l'incident du Dominion. Il se souvient avoir ressenti le même genre de désespoir devant les portes fermées, ce désespoir de vouloir faire quelque chose, mais d'en être incapable. Ce jour là, Ambre n'avait pas hésité à se jeter aveuglément dans le Dominion à la recherche d'Elina. Paul comprenait donc le sentiment d'Ambre... Cette fois, elle ne pouvait rien faire, elle était forcée à rester dans sa salle commune confortable. Le troisième année, se lève, regardant le dortoir où s'est réfugiée Ambre, puis baisse les yeux et soupire : "Elle a raison... C'est lâche. Mais oui, ça ne fait pas plaisir de le dire, mais on ne peut qu'attendre et ne rien faire...".