Nicholas se lève en dernier et se place discrètement derrière les autres professeurs. Croisant les bras, il écoute les explication d'Aude Luneau sur la situation et fronce les sourcils : il sait ce que cela fait de se voir contraint de quitter son pays. N'ayant jamais vu auparavant cette femme aussi impressionnante et puissante que vulnérable, il se tait et écoute avec attention les divers agissements de ses collègues. Pour finir, il vérifie que sa baguette est toujours bien dans sa manche. Qui sait ?

Owen se lève à son tour, lui qui était resté assis à attendre la suite des événements, en retrait. Il rejoignit ses collègues, en adressant quelques regards à certains d'entre eux. Il écoutait Aude décrire la situation, et Owen grommela à l'évocation du ministère. Il n'aimait pas trop les affaires d'Etat, ni l'Etat lui-même d'ailleurs. Il avait conscience de la gravité de la situation, et croisa ses bras, comme il le faisait lorsqu'il était frustré. Actuellement, il n'avait pas droit de parole, il ferait ce qu'on lui demanderait de faire en pareilles circonstances. Il ne put tout de même s'empêcher de remarquer que la Grande Salle arborait une atmosphère lourde et pesante, lorsqu'elle était presque vidée des élèves.

Kristen sent la colère monter encore un peu, et cela se traduit par une accentuation du creusement de ses joues. Aude met Kristen dans un sacré embarras. La venue d'une fugitive - qu'elle sait coupable de ce dont on l'accuse - à Poudlard ne tardera pas à se savoir, et pourrait avoir de fâcheuses incidences sur l'école. Elle serre les dents. Sybille s'étant rapprochée, Kristen remarque qu'elle est la seule élève en présence dans la salle. Avant même de répondre à Aude, elle dit :
« Mademoiselle Luneau, retournez dans votre salle commune, je vous prie. »
C'était surtout pour la forme. Prévoyant une potentielle objection, elle ajoute :
« Je vous ferai appeler plus tard. »
Reportant son attention sur Aude, et la fixant droit dans le fond de ses yeux - Kristen soupçonne qu'il se passe dans son propre regard quelque chose qu'elle-même ne comprend pas tout à fait -, elle dit d'un ton parfaitement neutre, tranchant avec son regard :
« Bien entendu, je suis convaincue de votre innocence, mais nous ne sommes pas en mesure de nous opposer aux enquêtes de votre gouvernement. Vous pourrez rester ici quelques jours, le temps de vous remettre de vos émotions. Je suis sûre que le malentendu sera vite réglé. »

Isabel se tourne vers le groupe de professeurs. Ayant désormais oublié la vision du meurtre de l'ancien ministre français, la jeune femme fronce les sourcils devant l'accusation portée sur Aude Luneau. Silencieuse, elle hoche la tête pour elle même, approuvant le discours de Kristen

À l'entente des paroles de Aude Luneau, Octavia fronce imperceptiblement les sourcils. Elle se demande pourquoi le Ministère Français accuse la directrice de Beauxbâtons du meurtre de Legallet, et trouve cette imputation irréaliste. Elle se tait cependant, car elle sait que l'heure n'est pas aux questions indiscrètes.

Wilhelm fronça les sourcils, tout comme la plupart de ses autres collègues. Nullement pas méfiance, mais par interrogation ; qu'est-ce qui avait pu passer par la tête du Ministre français ? Le professeur d'Histoire de la Magie contourna la table des professeurs tandis qu'Aude Luneau expliquait la situation et s'approcha de l'assemblée, voulant au départ qu'on réponde aux questions qu'il se posait, mais le regard de Kristen, qu'il n'avait jamais vu aussi effrayant, l'incita à se taire. Il préféra ainsi attendre la suite des événements en jetant un coup d’œil à Isabel et Sybille et un signe de tête à la première qui signifiait qu'il était volontaire pour amener la jeune Luneau à la salle commune de Poufsouffle si nécessaire.

La Grande Salle était désormais vide de tout élève, excepté Sybille Luneau qui restait aux côtés d'Aude. Cette dernière pouvait désormais en dire plus, à savoir qu'elle avait été inculpée pour le meurtre de l'ancien Ministre de la Magie Français. Elle se lamentait également du fait que ses élèves étaient désormais à la merci des Aurors entrés dans Beauxbâtons. Amy ne dit rien, attendant la suite des événements. Néanmoins, plusieurs questions se bousculaient dans sa tête, comme pourquoi Aude n'avait pas tenté de se défendre et si les professeurs de Beauxbâtons pouvaient assurer tout de même la protection des élèves.

Une fois tous les élèves partis en direction de leur salle commune, Aude put expliquer la raison de son arrivée à Poudlard. Malgré les paroles de Kristen qui semblait vraiment penser que la directrice de Beauxbâtons était innocente, Meilla ne put que tiquer en apprenant que les élèves français restaient à la merci de ces personnes. Si Aude n'avait réellement rien fait pourquoi était-elle partie? Ne suffisait-il pas se prouver son innocence ? Cette histoire était vraiment bizarre... La jeune femme resta silencieuse en observant leur visiteuse innatendue dans l'espoir de voir elle ne savait trop quoi.

Amy voit Sybille Luneau qui quitte la Grande Salle, laissant ainsi Aude avec les professeurs de Poudlard. Elle vit également que la directrice de Beauxbâtons cherchait le regard de professeurs, mais Amy ne dit toujours rien. Finalement, ce fut Rusard qui rompit le silence, annonçant que le ministre français de la magie ainsi qu'une quarantaine sorciers venaient de transplaner devant Poudlard, et que le ministre souhaitait voir la directrice.

Bien qu'elle ne doutait en rien de la puissance de la Directrice, Amy se dit que Kristen ne pouvait définitivement pas aller seule à cette rencontre. Tous les sorciers de cette salle semblaient être en mesure de l'accompagner, mais il fallait tout de même quelques personnes pour rester avec Aude Luneau, si le groupe venait à se séparer. La proposition d'Amy finit par franchir ses lèvres.

"Peut-être pourrions nous nous diviser en deux groupes ? Quelques uns d'entre nous pourraient rester ici avec Madame Luneau, et d'autres pourraient vous accompagner Kristen ?"

La professeure de Défense contre les Forces du Mal finit par regarder Aude Luneau, essayant de lui faire un petit sourire rassurant. Qu'allait-il advenir de cette entrevue ?