C’était un mardi, le 13 octobre pour être plus précise. Il devait être à peu près 14h 30, et je me promenais dans le parc pour me vider la tête. Je cueillais les dernières capucines, ces petites fleurs qui oscillent entre les tons jaunes oranges et rouges, et quelques œillets roses et violets qui piquetaient les fourrés du parc, car j’avais l’habitude chez moi d’en faire des petits bouquets, que j’accrochais un peu partout dans la maison et la librairie, pour essayer d’égayer un peu les vieux murs en bois robustes, qui me paraissaient beaucoup trop sérieux, tous alignés comme des soldats au garde à vous, prêt à rentrer en guerre à chaque instant. Mais les poutres, quant à elles, semblaient plutôt penser que leur seule mission était de faire tenir la carcasse du bâtiment le plus longtemps possible, et elles devaient sans doute penser avoir réussi, car notre maison avait tenue pendant près de trois siècles… Bref, j’étais donc vraiment très heureuse, car le château me semblait très accueillant, et je m’y sentais très intégrée, pour les quelques semaines que j’y avais passée. Le ciel était bleu, parsemé de quelques nuages blancs et cotonneux, et le soleil brillait très haut. J’étais bien loin de penser que cette journée allait bientôt m’offrir une rencontre inimaginable, qui allait sans doute changer ma vie.
@Angela Everdeen

Je sortais de la Grande Salle après avoir bien rempli mon ventre avec le repas de ce midi. Je reprenais les cours dans un peu plus d’une heure, avec un cours de Sortilèges ! Avant, il fallait que je termine un devoir et que je révise mon cours. Je ne l’avais pas encore fait, et comme il ne faisait encore pas trop froid en ce début de mois d’octobre, je me dirigeai vers le parc.

J’avais pris le soin d’emporter mon sac avec tout le nécessaire de sortilèges, pour pouvoir directement aller en cours juste après, sans devoir passer par mon dortoir.
Arrivée dans le parc, je cherchai un endroit pour pouvoir m’assoir tranquillement. Un banc, ce ne serait pas mal ! J’en repérai un et alla m’y asseoir ! J’étais contente car il ne faisait pas froid, j’avais juste ma robe de sorcière et cela me suffisait. Pas besoin de pull à rajouter par-dessus ! Les nuages qui couvraient le ciel ce matin avaient disparu et laissaient place à un léger rayon de soleil.
Je posai mon sac à côté de moi, et sortis mes feuilles de cours accompagnée de ma feuille sur laquelle je devais rédiger mon devoir. Une plume dans la main, je commençai à écrire en jetant des petits coups d’oeil à mon cours, qui pouvait m’aider.
C’était la première fois que je venais travailler dans le parc ! D’habitude j’allais à la bibliothèque et parfois je restais dans mon dortoir, et ça changeait de travailler ici. J’avais de la chance, c’était plutôt calme, pas de groupe d’amis en train de parler à l’horizon !

Soudain, un grand coup de vent balaya mon visage et emporta mes feuilles que je m’empressais de rattraper. En vain ! J’en avais récupéré une tandis que les autres dansaient dans les airs !

Tandis que je me penchais lentement sur les berges du lac, à la recherche de chrysanthèmes, ou de colchiques d’automne, j’entendis distraitement un coup de vent qui semblait réveiller de petites vaguelettes, qui paraissaient rider le lac jusque dans ses recoins sombres et obscurs. Tout en regrettant de ne pas avoir d’appareil photo moldu, pour pouvoir prendre de magnifiques clichés de ces paysages agités, je ramassais quelques cèpes, que j’adorais avaler simplement grillés. Ils étaient reconnaissable à leur silhouette ventrue et imposante, et je me réjouissait de cette découverte qui me mettait déjà l’eau à la bouche. Je me relevais alors, assez fière de ma cueillette, lorsque quelque chose d’humide et de froid vint se coller contre mes pommettes. Croyant tout d’abord qu’il s’agissait de bave d’escargot ou de morve de crapaud, dont je pensais être l’œuvre des lutins farceurs, je saisi ce qui ressemblait à une feuille de cours que l’on aurait laissé tombée dans une piscine, avec de la repêcher quelques heures plus tard. Celle-ci était froissée et trempée car elle avait sans doute dû voyager dans le lac … Le propriétaire avait sûrement utilisé une encre spéciale, car l’écriture ondulée et légèrement irrégulière restait entièrement lisible. J’en repérais d’autres, divaguant dans les airs au gré du vent, semblant mener une chorégraphie. Je me mis alors à courir pour essayer de les rattraper.

J’en avais rattrapé une qui était dans ma main pendant que je courrais derrière une autre, le bras en l’air, tentant de la saisir. Encore quelques pas, le vent se calma, et je pu rapidement la prendre de mes mains !
J’en avais récupéré deux sur cinq. Mais où sont donc les autres ?
Je tournai sur moi-même, essayant de l’apercevoir mais je ne les vis pas.

Alors que je revenais sur mon banc, je vis une fille, en robe de Poufsouffle, qui était en train de cueillir des fleurs, et qui venait… de se prendre ma feuille de cours en pleine figure ! Elle aperçut les autres qui volaient encore avec le vent et courait après tentant de les rattraper.
Mince alors ! Pourquoi fallait-il que ce genre de mésaventure n’arrive qu’à moi ? Cette feuille qui valdinguait dans les airs quelques secondes avant pouvait atterrir sur un banc, dans un arbre, mais elle a décidé d’arriver dans la pauvre figure d’une jeune Poufsouffle !

J’hésitais. Est-ce que je vais la voir, m’excuser ? Ou bien non, de peur de paraître ridicule ? De toute manière il fallait que je la récupère, cette fichue feuille ! Elle me prendrait surement pour une fille ridicule ! Tant pis !
J’irais récupérer cette feuille, m’excuserais, puis retournerais dans ma salle commune pour travailler, car visiblement, ce n’est pas dehors que je suis le plus concentré !

Je me dirigeai vers elle, et l’interpellai dans sa course aux feuilles :

« Heu, salut… bonjour, je, cette feuille, c’est la mienne, désolé, avec ce vent, elle est partie ! Et les autres aussi…»

En fait, je ne partis pas directement, car elle ne me paraissait pas bien méchante, et puis, pourquoi partirais-je froidement alors qu’elle ne m’aurait rien fait ?

Mes autres feuilles de cours que la jeune fille était en train d’essayer d’attraper partaient encore plus loin, alors que nous discutions.

« Bon, et bien, tant pis pour celles-là » dis-je en les montrant d’un coup de tête.

@Rosalia Devere desolé pour le retard

Je venais d’attraper une feuille, quelques secondes avant qu’elle touche les eaux glacées du lac. Mais j’en voyais encore deux qui voletaient au loin, en se dirigeant tout droit vers la Forêt Interdite ! En reprenant mon souffle, je jetai un coup d’œil sur ce bout de parchemin tout froissé et humide. Il s’agissait d’un cours de sortilèges, qui semblait avoir été rapidement griffonné à la main. J’étais sur le point de retourner dans ma salle commune avec mon bouquet de fleurs, et de demander à chaque personne que je croiserai si celle-ci en était l’heureux propriétaire, lorsque j’aperçu une jeune fille de Gryffondor, courant vers ma direction. Elle avait l’air assez jeune, et ses cheveux châtains clairs étaient un peu ébouriffés par la course qu’elle venait de faire. Elle m’annonça que ces feuilles lui appartenaient, et elle avait l’air gênée et embarrassée d’être dans cette situation. Je lui répondis tout en lui tendant la feuille :
-Mais ne t’inquiètes pas, c’est vraiment pas grave ! J’ai réussi à récupérer celle-là, mais ça m’étonnerais qu’on arrive à récupérer les autres…
Au même instant, les deux parchemins disparurent instantanément dans les méandres sombres et dangereux de la Forêt Interdite. Je lui demandai alors :
-Comment t’appelles-tu ? Moi, c'est Rosalia, mais tu as sûrement déjà dû comprendre que je suis à Poufsouffle !, lui annonçais-je, tout en lui faisant un clin d'œil.
-Ca te dirait de rentrer au château pour se réchauffer un peu ? Mes pieds sont en train de se transformer en glaçons, j'ai oublié de mettre ma cape d'hiver ! , lui racontais-je en éclatant de rire.
@Angela Everdeen, pour la mention

Rosalia, comme elle s'appelait, n'était pas du tout énervée par ma maladresse et cela me rassura. Elle faisait de son mieux pour rattraper mes feuilles de cours et cela me fit chaud au coeur, bien que j'étais vraiment triste d'en avoir perdu plusieurs, d'autant plus que c'était des notes de cours de sortilèges, un de mes cours préféré à Poudlard. J'espérai que Miss Priddy ne verrait pas qu'il me manque certains parchemins, et je ferais de mon mieux pour les réécrire, en demandant à un ami par exemple !
J'attrapai les feuilles que la jeune Poufsouffle me tendait en murmurant un petit merci. Tout en les feuilletant pour m'apercevoir rapidement que ce n'était, heureusement, pas les plus importantes qu'il me manquait, je lui répondis :

"Moi c'est Angela ! Et à Gryffondor !"

J'avais retrouvé mon ton jovial, et quand elle me proposa de rentrer au château j'acceptai d'un hochement de tête. De tout façon, je serais rentrée à un moment ou un autre car je n'aurais pas pu terminer mes révisions correctement avec ce vent.
J'ajoutai avant que nous nous mettions en route :

"T'es première année toi aussi ?"

Je me doutais que la réponse allait être oui car elle n'était pas beaucoup plus grande que moi - même si la taille ne veut parfois rien dire -, mais je préférai m'en assurer !

@Rosalia Devere dernier post, mercii